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 jack rosebury-baxter (ginta lapina)

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Evey Rhodes
SCARS FROM TOMORROW.
Evey Rhodes
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MessageSujet: jack rosebury-baxter (ginta lapina)   jack rosebury-baxter (ginta lapina) EmptySam 9 Déc - 18:26

Jacqueline "Jack" Eynsford-Baxter
▬ DREAMS DON'T TURN TO DUST ▬


▬ BLOND BOMBSHELL ▬

JACQUELINE "JACK" ASPEN (ROSEBURY) EYNSFORD-BAXTER, plus connue sous le pseudonyme de Jack a 22 ans et est née le 12 juillet 1989 à  San Francisco. De nationalité américaine et d'origine américaine, elle est hétérosexuelle et est célibataire. Elle étudie en 3ème année d'études dans le domaine des Sciences Politiques et fréquente la confrérie epsilon delta mu dont elle fut la présidente.

▬ HEAD OVER HEELS ▬

un film : the devil wears prada
une chanson : dreams don't turn to dust - owl city
un plat : un cheeseburger
un pays : les états-unis
une couleur : le bleu
un animal : un félin
un smiley : :sifle:

Domaine d'etudes
▬ à traiter en dix lignes complètes ▬
sciences politiques (3ème année) ► A première vue, Jack n'a absolument rien d'une future politicienne, avec ses cheveux blonds, son visage candide et son sourire rieur, mais comme le dit l'adage, il ne faut jamais se fier aux apparences. Derrière son apparence de blonde écervelée se cache en réalité une tête bien faite et bien pleine. Intelligente et maline, les études n'ont toujours été qu'une suite de réussites et même si sa merveilleuse mère la voyait très bien en tant que mannequin, Jack a rangé son passé peu reluisant au placard pour se consacrer à son futur, même si celui-ci risque d'être très bref. A l'origine, les Sciences Politiques, c'était son moyen d'emmerder une mère étouffante avec une idée bien définie du futur de sa fille, un moyen de prouver qu'elle n'était pas qu'une belle plante tout juste bonne à faire office de figurante mais petit à petit, ce qui n'était qu'un moyen est devenu un but, une envie, un désir profond. Elle est écoeurée du monde dans lequel elle vit, où l'argent est le seul gage de succès. Jack, elle veut changer les choses et le monde avec sa petite voix fluette et ses iris azures, elle veut faire bouger les mentalités, et s'imposer dans le monde très fermé des hautes sphères de la politique. Son aspiration ? Devenir gouverneur de la Californie, ou de tout autre état d'importance, et pourquoi pas finir présidente des Etats-Unis. Elle a du revoir son ambition à la baisse à la découverte de sa maladie, mais n'en reste pas moins quelqu'un de déterminée à aller jusqu'au bout des choses, même les plus inattendues.
Confrerie
▬ 3 choix à détailler en 5 lignes chacun ▬
epsilon ► Epsilon, le choix de l'évidence – et surtout l'absence la plus totale de choix. Sa merveilleuse mère, mue par le désir de n'offrir que le meilleur à sa fille adorée, vit en cette confrérie toutes les caractéristiques indispensables à la réussite de Jack. Confrérie élitiste, prestigieuse, avec une liste d'attente immense, où ne se côtoient que les plus riches, les plus ambitieux, les plus talentueux, il allait sans dire qu'elle ne pourrait trouver sa place qu'ici. Elle écouta sans écouter le discours interminable d'Aimee, véritable publicité ambulante, lui vendre les atouts des Epsilons et elle accepta, plus pour la faire taire que par envie véritable. Pourtant, au fil des mois, elle dut se rendre bien vite à l'évidence que cette confrérie était en effet faite pour elle. Elle y a trouvé sa place, accédant même au poste de présidente, et a du la quitter à contrecoeur pour une durée indéfinie. A présent qu'elle est de retour, elle compte bien se refaire une place ici, retrouver ses alliés les plus fidèles, ses connaissances et même ses ennemis. Epsilon dans l'âme, et parfaite chez les violets, elle est certaine que son retour ne sera qu'une formalité.
omega ► Lorsque Jack fit son retour à Berkeley, elle eut droit à un passage obligatoire chez le Doyen, qui lui vanta les mérites de la toute nouvelle confrérie de l'université. Les Omegas, réputés par être des fêtards invétérés, adorés sur le campus, parfois un peu borderlines, se devaient d'être rendus un peu plus calmes, et le Doyen vit en Jack la personne idéale pour redorer le blason d'une confrérie un peu à la dérive depuis son retour. Si elle écouta poliment les arguments dignes d'une campagne de promotion pour la convaincre de rejoindre les fêtards du campus, elle déclina bien vite l'offre, n'éprouvant pas le désir de quitter sa propre confrérie. Et le retour d'Adriel chez les Epsilons eut tôt fait de l'assurer du bien fondé de cette décision.
beta ► Elle n'a jamais été de ces femmes hautaines car affublées du dernier sac à la mode. Néanmoins, après avoir eu l'occasion de faire du mannequinat quelques mois, elle a appris à se rendre féminine, elle dont le meilleur ami jusqu'à alors était un vieux jean usé. Elle aime les vêtements, elle aime accorder tout ce qu'elle porte jusqu'au moindre détail, les tendances n'ont aucun secret pour elle, et son comportement très soupe-au-lait la rend aussi caractérielle que n'importe quelle autre Beta. Sans nul doute, elle aurait pu avoir sa place dans cette confrérie si elle n'avait pas été si obstinément faite pour les Epsilons. Ca, et la façon qu'elle a de minauder et de séduire son entourage sans même le faire exprès, avec ses larges sourires et ses cils interminables. Jeune femme de classe et de charme, elle ne détonnerait absolument pas parmi les autres Betas, à l'exception qu'elle n'a jamais rien eu d'une véritable peste, se montrant tout juste un peu méchante et dure lorsque quelque chose ne lui plaît pas.
Celui qui se cache derriere
▬ au niveau de l'avatar▬

Célébrité sur l'avatar : ma mienne, ginta lapina
Personnage Inventé, Scénario, ou Prédef' ? : inventé
Crédit de l'avatar :feather. + lj.
•••••
▬ toi joueur d'un futur berkeléen▬


    •• Pseudo/prénom : jordane•• Âge : 21 ans•• Des remarques sur le forum ? : aucune •• Te sens-tu un peu perdu(e) ? : ma foi, en trois ans et demi je pense que ça devrait le faire•• Double compte ? : andrea de beauclaire•• Déjà inscrit ici ? : je vous fais grâce de tous les personnages que j'ai eu •• Fréquence de connexion : normalement, 7/7•• Exemple de rp : •• Mot de passe :
    Spoiler:

She's nothing like a girl you've ever seen before
▬ jacqueline aspen eynsford-baxter ▬


1- ALL PARENTS DAMAGE THEIR CHILDREN. Jacqueline. Jacqueline. Même après des années, elle continuait de haïr ce prénom que sa mère lui avait donné. Il y avait peu de choses, peu de décisions prises par sa mère qu'elle ne haïssait pas, de toute façon. Aimee, sa charmante génitrice (or so they said), vivait dans un monde où seul le luxe, les strass, les paillettes, la gloire et l'argent comptaient. Un vague passé d'artiste de seconde zone, doublure éphémère d'une vedette de Broadway, suffit à la convaincre que jamais plus elle ne pourrait vivre sans cela. C'est ainsi qu'elle fit la rencontre d'un homme, riche entrepreneur, accomplissement fait homme, self made man vivant le rêve américain mieux que personne. Elle en tomba éperdument amoureuse, de lui, de son argent, du futur qu'il pourrait lui apporter et, très étrangement, il tomba également fou amoureux de cette femme à moitié névrosée, vivant pour des choses qu'elle n'aurait jamais. Ils se marièrent, et eurent une enfant, une fille. Prénommée Jacqueline grâce à une mère persuadée que le comble de l'élégance était de porter un prénom français (peut-être aurait-elle du savoir que Jacqueline était un prénom français démodé), elle fit ses premiers pas dans la ville de San Francisco, dans une maison bordant la mer qu'elle ne quitterait que bien trop tard à son goût. Jacqueline, qui se surnomma très vite Jack tant elle détestait le cadeau empoisonné qu'était son prénom (et força tout le monde à faire de même), apprit à mépriser sa mère avec le temps, autant que l'amour qu'elle portait à son père grandissait, année après année. Très vite, Aimee lui apprit que pour être aimé, il fallait être connu, et eût tôt fait de faire de Jack sa petite poupée de porcelaine, malléable selon ses envies de gloire, projetant sur elle l'ombre de l'échec de sa vie de star. Ainsi, la bouille blonde de Jack apparut régulièrement sur les écrans de télévision américains, jouant tour à tour les mangeuses de céréales, les petites filles sages se brossant les dents avant d'aller se coucher, et un tas d'autres publicités qu'elle prie pour que tout le monde oublie. Le mépris envers sa mère grandit proportionnellement avec les années, au point qu'elle finisse par se rebeller et devenir parfaitement indifférente à une mère névrosée, à moitié folle, adepte des salles de sport et du bronzage artificiel, tout autant que du shopping. Passée maîtresse dans l'art de jeter l'argent par la fenêtre, Aimee fut un exemple pour Jack de tout ce qu'elle ne voudrait jamais devenir, superficielle, creuse, fausse jusqu'à ses cheveux et ses ongles. Elle se jura de rester toujours simple et de ne jamais, jamais lui ressembler. Elle fit de son père son modèle, l'essence même de la réussite, répondant parfaitement à la maxime quand on veut, on peut. Devenu riche suite à des investissements fructueux dans l'industrie américaine, il se construit bien vite une fortune dont il fit profiter sa femme, ne se souciant guère de la voir dépenser tout son argent n'importe comment. En réalité, les années ont terni l'amour pour sa femme, au point qu'il ne lui voue à présent qu'une placide indifférence, ne sourcillant même plus face à ses éclats de voix. Constamment absent, Jack n'apprit que bien plus tard que le travail n'était pas toujours le réel motif de ses départs et ne pût jamais le blâmer de ses tromperies (elle aurait fait la même chose, et bien pire encore, à sa place). Néanmoins, tous deux restèrent ensemble, par habitude, par lassitude, par manque d'envie de reconstruire une vie et Jack resta avec eux, de longues années, vouant une haine farouche à une mère étouffante et un culte à un père manquant tous les événements cruciaux de sa vie. Preuve déjà que la famille Rosebury-Baxter n'était pas faite pour être ordinaire. “All parents damage their children. It cannot be helped. Youth, like pristine glass, absorbs the prints of its handlers. Some parents smudge, others crack, a few shatter childhoods completely into jagged little pieces, beyond repair.”

 
2- GOT YOUR BACK JACK, BITCHES BE CRAZY. Au milieu de ce joyeux bordel que représente sa famille, il existe une personne en plus de son père qui trouve grâce à ses yeux, et pour cause. Adriel Noa Eynsford-Baxter, also known as the bro'. Fruit d'une union illégitime entre son père et une autre folle furieuse capable de concurrencer rudement sa propre psychopathe de mère, son père a réussi l'exploit de le faire passer pour son neveu, ce qu'Aimee croit encore dur comme fer, pour le plus grand plaisir des deux rejetons Baxter. Les deux font la paire, chiants ensemble et encore plus séparément, elle a grandi avec l'idée qu'avoir un frère qu'on ne voit qu'aux réunions de famille mortellement ennuyantes était le meilleur truc au monde. Adriel, c'est un chieur de première, golden boy à qui tout sourit et qui prend un malin plaisir à se payer sa tête dès qu'il la voit, à cause d'humour vaseux et commentaires cyniques. Mais au fond, derrière cet amour vache, ils ont une relation qu'elle n'échangerait pour rien au monde. Adriel, c'est le meilleur frère au monde, point final. Surtout lorsqu'ils se retrouvent deux semaines après la date fatidique pour célébrer Noël en famille et que ça tourne en pugilat contre la mère Rosebury. Ils excellent dans l'art de rendre son monde insupportable, le tout toujours en subtilité, et prennent un malin plaisir à la faire tourner en bourrique. Sa présence à Berkeley n'a fait que renforcer leur lien fraternel, et tous deux dans la même confrérie, l'avènement des Baxter peut commencer dans l'université. S'ils ne passent pas tout leur temps ensemble – et qu'en réalité, ils se voient très peu, mais bien assez à leur goût – chaque moment l'un avec l'autre se transforme en conneries plus grandes qu'eux, pour le simple plaisir de faire enrager belle-maman. En réalité, la petite histoire veut qu'il ne soit pas son demi-frère, mais son cousin étant donné qu'elle n'est pas réellement la fille des Rosebury-Baxter, mais ça c'est une autre histoire bien trop longue à expliquer. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'Adriel, c'est la prunelle de ses yeux, l'emmerdeur de première qu'elle adore détester et qui le lui rend à la perfection. Et l'une des rares personnes en lesquelles elle a pleine et entière confiance. Ils ne font pas dans le sentimental, vous ne verrez jamais de déclaration d'affection entre eux, autre que des piques bien senties pour faire enrager l'autre (et lorsque l'on connaît le tempérament de feu de Jack et l'indifférence royale d'Adriel, on imagine très vite que c'est plutôt lui qui la fait enrager elle) mais ils ne changeraient ça pour rien au monde, c'est leur façon d'être. Et la plus grande preuve d'amour fraternel qu'il lui a faite a été de venir prendre soin d'elle lorsqu'elle a découvert les prémices d'une maladie grave. Pas de mauvaises blagues, pas d'humour douteux, mais un frère réellement soucieux. Et elle le lui a bien rendu lors de la mortelle Saint-Valentin de 2012, où elle a passé des heures à attendre des nouvelles de lui pour s'assurer qu'il était en bonne santé. L'amour fraternel façon Baxter c'est ça, se moquer allègrement tout en se souciant de la vie de l'autre. Le retour de Jack à Berkeley est l'occasion parfaite de reformer le duo Baxter au temps de sa splendeur, bref, de la vente de rêve à tous les étages, petits êtres awesomes qu'ils sont. Géniaux séparément, parfaits ensemble, la dream team façon Jadriel.

3- WE'LL RUN WILD, WE'LL BE GLOWING IN THE DARK. A l'aube de son dix-huitième printemps (été), Jack était aussi heureuse qu'une adolescente de cet âge le pouvait. Tout semblait lui sourire. Hormis les débordements psychotiques de sa folle de mère, elle avait tout ce qu'elle pouvait espérer, une belle brochette d'amis, de joyeux lurons toujours prêts à s'embarquer dans des sorties plus dingues les unes que les autres, une popularité relativement bonne, ni au top, ni au fond, des notes plus que correctes, assez satisfaisantes pour ne pas s'assurer les foudres du paternel, un désert royal en guise de vie sentimentale, ce dont elle s'accommodait parfaitement, bref, une fille moyenne sous tous les angles, et qui se confortait parfaitement dans cet état. Mais surtout un projet sur le point de se concrétiser. The great escape, le projet de dingue prévu depuis l'entrée de leur bande d'amis dans l'un des meilleurs lycées de San Francisco. Partir à l'aventure, des mois durant, l'été de leur dernière année de lycée, conduire sur les routes des Etats-Unis, visiter tous les états en un minimum de temps, de l'Arizona au Michigan, de la Floride à Washington, de New-York à l'Ohio, du Texas à l'Idaho, ils iraient conquérir le monde qui s'offrait à eux. Jeunes, innocents, des rêves plein la tête, ils avaient prévu leur expédition des mois durant, refusant de laisser la moindre place au hasard. Tous enfants fortunés, il n'était pas question de risquer de se retrouver dans ses situations dangereuses. Visiter les Etats-Unis en voiture, oui, rouler sur la fameuse Route 66, évidemment, mais toujours en toute sécurité. Des mois durant, Jack n'avait plus vécu que pour ce rêve sur le point de se concrétiser : des mois loin de sa génitrice névrotique, une vie libre, l'indépendance rêvée. Et pourtant, sa rébellion contre Aimee n'était pas encore complète, l'obligeant malgré elle à céder aux pulsions d'une mère rendue à moitié folle par le désir enivrant de célébrité, poussant sa vie à vivre ce qu'elle avait été incapable de connaître, gloire et succès. Qui se matérialisèrent sous la forme d'une émission de télé-réalité comme seule l'Amérique sait faire. Jeu d'enfermement, quinze personnes, jeunes et beaux, à l'assaut d'une victoire et d'un futur sous les projecteurs. Jack se prêta au jeu, d'abord à contrecoeur, puis avec plus de facilité et un naturel déconcertant face à toutes ces poupées Californiennes. Sa bouche en cœur, sa peau d'albâtre, ses tenues simples, sa façon d'être, son tempérament, et très vite elle s'attira les faveurs d'un public tenu en haleine par les rebondissements de l'émission. Nominée chaque semaine, rentrée chaque vendredi soir, elle devint la rivale de rêve, l'ennemie à abattre, ce que personne ne parvint à faire. Jack avait toutes les capacités pour plaire au public, à son public. Mesquine, mais jamais méchante, peste mais jamais garce, désirable mais jamais vulgaire, femme-enfant, poupée de porcelaine qui laissait échapper des grossièretés à chaque fin de phrase, d'un aplomb et d'un naturel incomparables, elle décrocha naturellement la victoire, balayant tous les finalistes par un score écrasant. La victoire s'offrait à elle, et la gloire tant espérée également. Nourrie aux rêves de sa mère, elle avait fini par croire qu'Aimee n'avait peut-être pas tort. Peut-être que c'était ça, qu'elle voulait, qu'elle était faite pour vivre sous les feux de la rampe, et être adulée avait ses avantages. Bien entendu, ses amis lui en voulurent de les avoir abandonnés, et partirent faire leur road-trip sans même se soucier d'elle et de ce qu'elle pouvait bien faire. Peu rancunière, elle ne leur en tint pas rigueur, et se contenta de savourer sa victoire ainsi qu'une popularité croissante. Nouvelle petite chérie de l'Amérique, jusqu'à la prochaine. Et plus dure serait la chute.

4- TROUBLE IS YOUR MIDDLE NAME. C'est quelque chose d'étrange, la gloire. Ca vous arrive, d'un coup, ça vous envahit, ça vous submerge et vous avez l'impression que vous pourrez vaincre la terre entière d'un seul battement de paupières. Des mois durant, Jack vécut le rêve absolu, adulée par l'Amérique, adorée par un tas d'adolescentes prêtes à faire le pied de grue pour la rencontrer et prendre une photo avec elle, désirée par des hommes fascinés par l'ascension d'une riche de San Francisco. Bien sûr, sa notoriété gonfla l'égo sur dimensionné de sa mère, ravie de clamer à qui voulait – ou ne voulait pas – l'entendre que Jacqueline était sa petite faille chérie adorée et qu'elle en était là grâce à elle. De fait, Jack ne pouvait lui enlever ça, sa gloire était également celle de sa mère et pendant un temps, leurs relations s'apaisèrent. Provisoirement, bien entendu. Depuis longtemps, Jack chérissait un rêve, celui de devenir mannequin, comme ces superstars que l'on voit à la télé et qui font fantasmer la terre entière. Et elle possédait tous les atouts pour le devenir. Grande, mince, visage mutin, regard candide, elle semblait promise à un bel avenir sur les podiums. Elle n'avait simplement pas pensé à une chose. Mannequin, on ne le devient pas en gagnant un jeu de télé-réalité et lorsqu'elle foula les premiers sols vêtues de tenues faites par de grands couturiers, elle comprit très vite qu'ici, on se bat pour garder sa place, pour rester la favorite. Les dents rayent le parquet, les tensions s'attisent, les guerres se déclarent et l'on ne peut devenir mannequin simplement après avoir acquis une gloire éphémère. On se bat pour le devenir. Pas préparée à cela, et surtout, pas forcément ambitieuse par nature au point d'en écraser les autres, elle se contenta de faire face aux regards noirs que tout le monde lui jetait, d'accepter d'être reléguée aux défilés de seconde zone avant de devenir inexistante. Trop de pression, trop de contrainte, pas assez de reconnaissance. Excepté qu'entre temps, une nouvelle gagnante d'un autre jeu de télé réalité s'était emparée de la place convoitée de fiancée de l'Amérique, lui ravissant son titre et la plongeant dans l'ombre d'une célébrité bien trop vite obtenue et bien trop mal gérée. Son égocentrisme la poussa néanmoins à toute faire pour continuer à faire parler d'elle, de quelque manière que ce soit. Peu importaient les moyens, le tout étant de redevenir cette célébrité qui n'avait rien fait d'autre pour l'être qu'un jeu de télé réalité. La notoriété monte vite à la tête et Jack en fit l'amère expérience. De fil en aiguille, elle accepta des propositions de moins en moins reluisantes, de plus en plus malsaines, et de plus en plus sordides. Elle atteignit l'apogée de la descente aux enfers lorsqu'elle se vit proposer de poser pour une série de photos. Ravie de faire office de modèle, elle déchanta bien vite lorsqu'elle comprit que ce qu'elle s'apprêtait à faire correspondait plutôt à des photos déconseillées aux mineurs que des photos artistiques. On qualifiait ça de photos de charme pour ne pas dire qu'elles allaient être publiées dans des magazines érotiques tout juste bons à exciter des vieux en mal de sexe. Pourtant, elle se plia aux règles du jeu, acceptant de poser pour une série dénudée, dans laquelle elle ne cachait pas grand-chose de son anatomie. Ce n'est qu'après avoir vécu les regards lubriques à chaque sortie et les remarques pleines de sous-entendus et lourdes au possible qu'elle réalisa à quel point cette situation devenait malsaine. Embrigadée par le besoin compulsif d'être adulée, d'être intéressante, de plaire aux gens, besoin créé de toutes pièces par une mère trop étouffante, elle comprit qu'il était temps que tout cela s'arrête et qu'elle revienne aux sources. Elle rentra à San Francisco, honteuse, et les relations apaisées avec sa mère redevinrent chaotiques. Rebellée contre l'autorité maternelle, elle redevint la Jack adolescente, une fille simple, accessible, et surtout pas franchement intéressée par le succès. Lorsqu'elle annonça son désir d'aller à l'université, la nouvelle fut accueillie froidement par une mère désespérée par les choix hasardeux de sa fille. Le compromis fut trouvé. Elle irait à l'université à condition de se rendre à Berkeley, la prestigieuse université située à côté de San Francisco. Une décision non négociable imposée par un paternel lassé de l'exubérance de sa fille et des névroses de sa femme. Elle accepta, mais imposa de vivre sur le campus, afin d'échapper à une mère oppressante. Les accords signés, le dossier validé, elle fit ses premiers pas sur le campus californien.

5- BE THE CHANGE YOU WANT TO SEE IN THE WORLD. Si elle pensait qu'après avoir vécu dans un monde de requins des mois durant, la vie à Berkeley serait d'une facilité déconcertante, elle s'était très largement fourvoyée. Il n'y avait pire monde de requins que cette université prestigieuse, où les dents longues rayaient le parquet, où les égos et les ambitions se confrontaient chaque jour, où les critiques allaient bon train, pareillement que les rumeurs, et où les regards se faisaient jugeurs pour ne pas dire condescendants. Jack s'y sentit déboussolée, dans un premier temps. Là où elle avait toujours fait l'unanimité dans son lycée californien, ici, personne ne la connaissait pour autre chose que ses exploits télévisuels et photographiques. Il ne faut pas longtemps avant de déterrer les secrets les plus enfouis, et le fait que Berkeley compte une grande majorité d'hommes ne lui permit pas de garder le secret de ses photos de charme bien longtemps. Au contraire, très vite, les regards lubriques se posèrent sur elle, les sourires de prédateurs également, et elle eut l'impression d'être un objet de foire, au point d'en regretter sa décision de venir étudier à l'université. Elle aurait du mal à retrouver une vie stable après avoir vécu la gloire pendant des mois. Elle n'avait pas eu de scolarité normale depuis ses dix-huit ans, et avait l'impression qu'elle ne resterait toujours que cette fille qui avait un jour gagné une émission de télé-réalité puis avait fait des photos érotiques. Ses professeurs eurent tôt fait de la défier, de la forcer à prouver sa valeur, ne lui accordant qu'un vague intérêt empli de mépris. Sciences politiques, avait-elle choisi (au grand dam de sa mère, d'ailleurs) et elle devait montrer que derrière ce corps qui n'avait plus grand-chose de secret et cet esprit libre et volatile se cachait une tête bien pensante, capable d'être à la hauteur, peut-être même meilleure que toute sa classe. Ils ne lui faisaient aucun cadeau, sans jamais la sacquer néanmoins. En acharnée de travail, désireuse de montrer qu'elle n'était pas là pour faire de la figuration, elle étudia, étudia, étudia encore, repoussant toujours plus loin ses capacités à comprendre la politique américaine et mondiale en place. Cet acharnement lui valut les honneurs, là où tous ses professeurs la méprisaient, elle finit par gagner leur attention, à défaut de leur admiration. Dès lors, ils cessèrent de la chercher constamment, et lui accordèrent le bénéfice du doute, dont elle se saisit sans hésitation. Un an après avoir fait son entrée à Berkeley, elle était désormais traitée comme toutes les autres étudiantes, ni meilleure ni moins bonne, dans la normale, et de toute évidence promise à un grand avenir avec sa verve et sa perspicacité. Vous avez l'âme d'une politicienne, si seulement vous n'aviez pas de si beaux idéaux, lui avait-on dit un jour, ce qu'elle avait pris comme un compliment. Jack était de ces filles persuadées de pouvoir changer le monde à la force de ses idées (qui se voulaient toujours belles et justes), mais découvrit bien vite que le milieu de la politique était sournois, et que les beaux idéaux se perdaient rapidement au profit d'idéaux moins nobles. Le pouvoir. L'argent. Loin de la décourager, elle se figurait qu'il était encore possible de changer le monde et qu'elle, Jacqueline Aspen Rosebury-Baxter, y parviendrait. Ses ambitions n'étaient pas démesurées, son seul souhait étant d'attendre le Parlement américain en devenant sénatrice de la Californie. Elle continue d'ailleurs à ce jour de croire qu'elle en est capable et sa force de conviction inspire le respect. Si son travail paya pour sa scolarité, l'indifférence affichée face aux remarques immatures et agaçantes d'autres étudiants ne dura qu'un temps. Chassez le naturel, il revient au galop, Jack était connue pour avoir un tempérament de feu, ne se laissant jamais faire, maniant le sarcasme avec dextérité et elle finit par faire tomber les masques lorsqu'un étudiant s'aventura un peu trop loin. Le rembarrant avec fougue, elle adressa un message aussi bien à lui qu'au reste des étudiants. Ici, elle était Jack. Tout le monde avait un passé, tout le monde avait fait des choses pas franchement reluisantes, mais elle était Jack, elle vivait dans le présent, et ne laisserait personne s'en prendre à elle continuellement. Colérique, soupe-au-lait, parfois agressive, elle finit là aussi par imposer le respect, au point que tous finirent par la connaître pour ce tempérament de feu, plutôt que pour ses photos. Un an après être entrée à Berkeley, elle était exactement là où elle le voulait : nulle part, avec un avenir à écrire. Sa place chez les Epsilons devenait de plus en plus évidente et même elle finit par penser qu'elle était faite pour cette confrérie, ou que cette confrérie était faite pour elle. Ses ambitions prirent le dessus bien rapidement, et lorsque l'occasion se présenta, elle n'hésita pas à se présenter pour le poste de présidente de sa confrérie. Poste qu'elle obtint, contre toute (son) attente. Au milieu de sa deuxième année, elle était désormais devenue Jack. Une fille que tout le monde ou presque connaissait de nom, qui agaçait par ses crises de colère teintées d'hystérie, mais qui amusait la galerie avec son humour, qui savait charmer l'auditoire et plaire aux gens. Elle était douée pour cela. Irriter, mais plaire. Même le bal de la Saint-Valentin, devenu massacre, ne suffit pas à la décourager. Par dessus-tout le reste, elle était quelqu'un de profondément optimiste, et il en fallait bien plus que cela pour la convaincre de laisser tomber.

 
6- AND IF YOU'RE IN LOVE, YOU ARE THE LUCKY ONES, 'CAUSE MOST OF US ARE BITTER OVER SOMEONE. Elle le rencontra à la fin de sa première année. Cameron. Un Alpha qui contrastait avec tous les préceptes de cette confrérie. Oh, quelqu'un d'intelligent, sans nul doute, mais terriblement immature, de ce que l'on disait. Néanmoins, immature ou non, il lui sauva la vie. Littéralement. Ennuyée par deux types dans un bar de la ville, même ses cris hystériques n'avaient pas suffi. Alors il avait volé à son secours, la débarrassant des griffes de ces malotrus. Il n'existe pas de sentiment plus compliqué que la gratitude. Trop en faire, ne pas en faire assez. Elle eut l'impression que même des remerciements ne suffiraient pas pour exprimer son état d'esprit. Il était son sauveur. « Qu'est-ce que je peux faire pour te rendre la pareille ? » fit-elle, encore essoufflée par les événements qui avaient précédés. Il la gratifia d'un de ces sourires en coin qui font vibrer chaque pore de la peau, ce sourire à la fois angélique et moqueur, comme lui seul savait les faire. « Tu me remercieras en temps voulu » répondit-il sobrement avant de partir dans la nuit et de la laisser désemparée. Persuadée qu'il ne pensait pas ce qu'il disait, leur deuxième rencontre en fut d'autant plus déconcertante.
Berkeley, June 2011. Son regard planté dans son bouquin, étudiant studieusement pour ses examens à venir, elle ne leva la tête que lorsqu'elle sentit la présence de quelqu'un devant elle. Cameron. Elle ne l'avait pas entendu arriver. Sa présence ne lui valut qu'un froncement de sourcils. Depuis son sauvetage de la dernière fois, elle ne l'avait pas revu, ne lui avait pas reparlé. Sans même lui demander la permission, il s'assit à côté d'elle, un sourire qui ne présageait rien de bon sur les lèvres. « Tu disais que tu voulais me rendre la pareille, pour la dernière fois. C'est toujours le cas ? » Elle acquiesça silencieusement, son regard azur planté sur lui, attendant qu'il lui en dise plus. « Je veux rendre jalouse quelqu'un. J'ai besoin de ton aide. Ca te dirait de jouer au faux couple fou d'amour ? » Il lui avait proposé cela aussi naturellement que s'il lui avait demandé la date du jour, ce qui forçait l'admiration. Elle fronça les sourcils davantage, pas vraiment certaine de ce qu'il fallait répondre à cela. En sentant son regard inquisiteur posé sur elle, elle n'eut d'autre choix que d'accepter. Après tout, elle lui était redevable. « Ca peut se faire » dit-elle d'un ton détaché, comme si la perspective de jouer les faux couples n'était pas du tout déstabilisante. Il n'en fallut pas plus pour que, quelques jours plus tard, ils s'affichent sur tout le campus, main dans la main, sourire au lèvres. Ils ne se connaissaient pas, pas plus que cela, hormis quelques mots glissés l'un à l'autre pour parfaire leur comédie. Les détails de leur rencontre. De leur coup de foudre. Il ne lui révéla pas l'identité de la jeune femme à convaincre de la mascarade et très étrangement, elle se laissa prendre au jeu. Sa vie sentimentale avait été un tel désert, qu'une relation, même fausse, avait quelque chose d'agréable et pimentait sa vie assez morose. Ils jouaient la comédie avec une telle facilité que personne ne put mettre en doute la véracité de leur histoire d'amour. Pourtant, à bien y prêter attention, on aurait vite réalisé qu'ils n'avaient rien d'un couple. Pas de baiser langoureux, pas de mots doux, et surtout pas de niaiserie. Ils n'étaient pas faits pour cela, de toute façon. Malgré cela, sans même le savoir à ce moment précis, sans même le réaliser, sans même le vouloir, petit à petit, elle laissait ses barrières s'effondrer en sa compagnie, et ce qui n'était qu'un jeu devint un peu plus réel. Des sentiments qui, au lieu de la réjouir, la dévastèrent, lorsqu'au bal de fin d'année, la mascarade cessa. Il avait réussi ce qu'il voulait. Rendre folle de jalousie cette fille, Rowan, et se remettre avec elle. Elle ne connaissait pas toute leur histoire, mais elle ne put empêcher cette jalousie naissante qui étreignait son cœur. C'était ridicule. Elle le savait. Dès le départ il avait été convenu que c'était pour de faux et comme une idiote, elle s'était laissée avoir, trop désespérée de vivre une véritable traversée du désert, sentimentalement parlant.

“ And now all i wanna see is a sky full of lighters.”
Berkeley, Fall 2011. Des mois durant, elle n'avait pas reparlé à Cameron, le laissant vivre l'histoire d'amour pour laquelle il avait si fermement bataillé. Même la mort de cette petite amie ne la convint pas à aller le voir. Qu'aurait-elle bien pu lui dire, de toute façon ? Ils avaient été liés par une pièce de théâtre, à présent que le rideau était retombé et que la scène était devenue noire, elle n'était plus rien. Le souvenir de leurs baisers – qui semblaient tellement vrais qu'elle en avait perdu le sens de la réalité – s'effaça petit à petit, mais elle ne s'empêcha pas de garder un œil sur lui, comme ça, de loin, sans rien dire, sans rien faire. Pourtant, il s'avéra très vite qu'il n'avait rien oublié de leur fausse relation, lui non plus et que, contrairement à ce qu'elle s'imaginait, il s'en souvenait à la perfection, et qu'il n'y était pas resté indifférent. Elle l'apprit lors d'une soirée, où elle le trouva errant dans les rues, complètement saoul. Incapable de ne pas réagir, elle n'écouta que son cœur et le récupéra en voiture, prête à le ramener dans sa nouvelle confrérie, les Gammas. Ce Cameron semblait n'avoir plus rien en commun avec celui qu'elle avait rencontré. Froid, sarcastique, méchant même, il semblait être parfaitement à sa place dans cette confrérie de losers. Pourtant, lorsqu'il la supplia de ne pas le ramener chez lui, elle retrouva quelques instants celui dont elle s'était éprise, malgré elle. Ils passèrent la nuit ensemble, dans les bras l'un de l'autre, de façon purement platonique, mais ce n'est qu'à ce moment précis qu'elle prit conscience de ses sentiments pour lui. Ils n'avaient pas disparus, elle les avait simplement masqués pour ne pas souffrir. Et la façon qu'il avait eu de lui dire que la réciprocité avait existé, à un moment, suffit à la convaincre qu'il y avait peut-être quelque chose pour eux, quelque part, que tout était une question de timing et qu'ils l'avaient peut-être finalement trouvé. De nombreux événements vinrent jalonner le parcours de leur couple, lorsqu'il se forma enfin, encore bien des semaines plus tard. Ils semblaient prédestinés à ne pas être faits pour être ensemble. Le début était assez révélateur. La jalousie qu'éprouvait Jack à l'égard de son ancienne amie, Constance, dont la proximité avec Cameron était aussi agaçante qu'inacceptable compte tenu de ses sentiments pour lui, et la jalousie de Cameron envers Ethan, le meilleur ami de la demoiselle, et accessoirement la personne présente lors de la mort de Rowan, et l'homme qu'elle venait d'épouser lors d'une soirée un peu trop arrosée à Las Vegas, auraient pourtant du leur mettre la puce à l'oreille. Ils y avaient bien trop de choses sur leur chemin pour qu'ils puissent tenir sur la longueur. Pourtant, à ses côtés, Jack découvrit finalement ce que c'était que d'aimer quelqu'un, et elle ne vit pas les signes que l'on plaçait sur sa route. Elle se découvrit également une jalousie dont elle se pensait exempte, au fur et à mesure qu'elle assistait, sans pouvoir rien y faire, au rapprochement évident de Cameron et Constance. Celle qui fût son amie devenait sa pire ennemie, son cauchemar vivant, et la source de toutes leurs disputes. Pourtant, elle ne fût pour rien dans la chute de leur couple. Assez ironiquement, c'est Adriel qui provoqua ça. Le fait qu'elle apprit si tard les liens familiaux unissant Cameron et Adriel lui semble encore grotesque à ce jour. Deux frères. Et si Adriel et Jack n'étaient plus que des cousins, pas même unis par le sang, son histoire avec le Gamma prenait une tournure dérangeante, malsaine. Pas du même sang, mais partageant une personne qu'ils considéraient comme un frère, cette idée vint la hanter, la rendant particulièrement froide et exécrable avec son petit-ami, pour ne pas voir la vérité en face. Ce n'était que la goutte d'eau qui faisait déborder le vase, l'élément déclencheur de leur fin. Qui arriva le jour du bal de la Saint-Valentin. De complète mauvaise foi, Jack provoqua une nouvelle dispute, sans même savoir pourquoi, par habitude, peut-être, se fondant sur les retards intempestifs de Cameron, pas capable d'être là à l'heure pour l'accompagner au bal. Fallacieux prétexte, qui sans être la cause réelle de leur rupture, la déclencha. Minuit moins dix, leur couple se brisait. Minuit, les coups de feu volaient. Trois heures, Jack comprit. Leur couple ne se reforma pas, trop de choses les séparaient, et les blessures de Cameron lors de la fusillade la maintinrent loin de lui, pour le préserver. Leurs caractères étaient tout simplement incompatibles et aussi dur que cela fût de l'accepter, elle n'eût d'autre choix que d'en arriver à la conclusion que certaines personnes n'étaient tout simplement pas faites pour être ensemble.

7- ALL YOU NEED IS FAITH, TRUST, AND A LITTLE BIT OF PIXIE DUST. Ethan. Prononcer ce prénom réveille toujours en elle un sourire amusé. Il fait partie – a fait, du moins – des personnes les plus proches d'elle. Son ami, son meilleur ami, même, la crème de la crème. Ils se rencontrèrent un jour, alors qu'il était en permission de sortie de son centre, où il soignait un alcoolisme chronique. Elle tentait d'échapper à la pression des caméras toujours sur elle, des photographes irrespectueux, de la foule. Perdus au milieu de nulle part, c'est sur un banc qu'ils s'adressèrent leurs premiers mots. Une amitié forte naquit entre les deux, comme ça, sans vraiment de raison autre qu'un feeling immédiat et instantané. Jack ne portait aucun jugement sur lui, sur son histoire, et Ethan ne savait absolument rien d'elle, ce qui avait un quelque chose de particulièrement réconfortant. Elle devint très vite un pilier pour lui, pour l'aider à s'en sortir, et les dimanches avaient une saveur particulière en compagnie de l'autre. Et puis, elle disparut, aussi vite qu'elle était apparue, véritable mirage insaisissable repartie à l'autre bout des Etats-Unis. Elle ne chercha pas à avoir de ses nouvelles, à savoir s'il s'en était sorti, s'il avait replongé. Ce n'est que quelques mois, années, plus tard qu'elle le retrouva, au détour d'un couloir de Berkeley. Il s'en était sorti. Cette pensée la réconforta, de toute évidence pas si indifférente que ça aux malheurs des autres. Ce fut comme s'ils ne s'étaient jamais quittés et leur amitié repartit de plus belle, les amenant toujours à repousser les limites de l'absurde et du ridicule. Le summum fut sans doute atteint lorsque, au détour d'une partie de golf victorieuse, elle l'obligea à se faire le tour du green entièrement nu. A son contact, Jack retombait en enfance, petite fille refusant de quitter le pays imaginaire sur lequel Ethan régnait en maître. Des fous rires enfantins, mélangés à une étrange ambiguité lentement distillée entre les deux. Pour Jack, leur relation était évidente, de l'amitié pure et dure, rendue ambigüe parce qu'il ne pouvait en être autrement entre un homme et une femme. Elle était de ces personnes qui croyaient dur comme fer que l'on pouvait être amis, seulement amis, même lorsque c'était entre une fille et un garçon. Même lorsqu'ils partirent en virée à Las Vegas, comme ça, sur un coup de tête, et qu'ils s'y marièrent avant de partager une suite, elle y croyait dur comme fer. Même lorsqu'elle perdit son pari et du s'exhiber à moitié nue devant lui, elle y croyait. Tout partait d'un simple constat. Jack, Ethan Daniels. Jack Daniels. C'était trop amusant pour qu'elle laisse passer l'occasion de porter le nom d'un whisky. La nouvelle fut loin d'enchanter Cameron, qui y vit une trahison, là où Jack ne voyait qu'un jeu enfantin et sans conséquences. Longtemps, elle se persuada qu'il en faisait trop avec cette rivalité immature, parce qu'il ne lui serait jamais venu à l'esprit de le considérer autrement que comme son grand copain. Et pourtant, c'était lui qui avait raison.
Berkeley, 14 février 2012. Cette soirée resterait gravée en tous comme la soirée où ils faillirent perdre la vie. Où certains la perdirent. Où certains virent leurs amis blessés, agressés sauvagement, mutilés par des psychopathes. Même encore maintenant, certaines nuit, Jack se réveillait en hurlant, l'esprit à des kilomètres de sa maison réconfortante avec vue sur la mer. Elle se revoyait cachée sous une table, priant pour qu'on ne la trouve pas, priant pour qu'on ne la tue pas. Le souvenir de cette nuit reste parfois confus, à l'exception de la fin, lorsqu'elle sortit enfin, indemne, apeurée mais indemne et qu'elle retrouva Ethan, lui aussi sorti sans aucun égratignure. Ce fut le moment choisi par son ami pour lui faire un aveu qui la chamboula autant qu'il la prit au dépourvu. Des sentiments, qui existaient depuis apparemment bien trop longtemps pour qu'elle ne s'en soit pas rendue compte, et qu'il lui déclarait aujourd'hui, à présent qu'ils étaient en vie et qu'ils avaient pris conscience que la vie était un cadeau bien court. Encore maintenant, elle sent encore ses yeux s'écarquiller à cet aveu et ses paroles tranchantes comme des lames de rasoir. Ethan était son ami. Elle ne le voyait pas autrement qu'en tant que tel, et certainement pas en tant que petit ami potentiel alors qu'elle venait juste de quitter Cameron et qu'elle était encore amoureuse de lui. Tout était question de timing. Peut-être qu'en lui en parlant plus tard, elle aurait reconsidéré sa déclaration, mais ce soir-là, alors que la lueur du jour pointait à l'horizon, elle était certaine d'une chose : il ne serait jamais rien d'autre que son ami, le meilleur de ses amis, mais rien de plus. Rien de moins. Leur relation s'égratigna lentement, tandis qu'elle prenait conscience que passer du temps avec lui comme elle le faisait avant lui enverrait sans nul doute les mauvais signaux. Aussi, elle s'éloigna de lui, avant de quitter Berkeley, précipitamment, sans même le lui dire, lorsqu'elle apprit le mal qui la rongeait.

“ And if you're homesick, give me your hand and I'll hold it.”
8- CANCER IS A WORD, NOT A SENTENCE. Les probabilités d'avoir un cancer du sein lorsque l'on a moins de 40 ans sont de 10%. Sur cent personnes, seules dix pourraient avoir un cancer du sein avant d'arriver à cet âge. Autant dire qu'il faudrait être malchanceux pour que cela arrive. Mai 2012, Berkeley. Tout avait commencé par une visite presque de courtoisie et la détection d'une grosseur a priori anormale au sein gauche. Son médecin l'envoya passer des tests, avant que la grosseur ne se transforme en tumeur. Là encore, il y a plus de chances que les tumeurs au sein soient bénignes et pourtant, Jack se vit faire partie de cette proportion faible de femmes qui, avant même d'atteindre leur vingt-cinquième anniversaire, vivait avec l'idée qu'elle pourrait ne jamais fêter son cinquantième. Cancer du sein. Le diagnostic tomba, tranchant comme un couperet, avec un sentiment douloureux d'inéluctabilité. A son stade, elle était encore chanceuse, la tumeur se développait lentement, et une opération pour la lui enlever était encore envisageable. Elle assista à de nombreux rendez-vous, passant du statut de jeune femme pleine de vigueur à malade atteinte d'un cancer. Elle n'en parla à personne, pas même lorsqu'elle quitta Berkeley, après avoir convenu avec le Doyen et le corps professoral qu'il valait mieux qu'elle fasse une pause dans ses études, afin de se concentrer sur une thérapie. Tous les cancers du sein ne sont pas mortels, lui avait-on dit pour la rassurer. Elle le savait. Oh, elle ne mourrait sans doute pas immédiatement, mais cela incluait aussi que sa vie ne serait plus jamais pareille. Traitement long, coûteux, fatiguant, médicaments à vie, suivis réguliers, cinq ans de rémission et même passé ce délai, la peur de se réveiller un jour en constatant que l'on était encore malade. La seule personne à apprendre sa maladie fut son père, qui la soutint chaque jour, la poussant à passer ses examens, à prendre rendez-vous pour une opération, à faire une radiothérapie, une chimiothérapie peut-être. Les médecins lui affirmèrent qu'elle n'avait pas besoin de cela, qu'une opération suffirait à retirer la tumeur. Ils avaient tort. Elle était suffisamment grosse pour être enlevée, mais pas suffisamment pour tout ôter. L'opération dura quelques heures et elle resta plusieurs semaines à l'hôpital, subissant toute une batterie de tests. Tout semblait parfaitement normal et avec l'espoir d'être parfaitement saine, Jack retourna chez elle, dans sa maison de San Francisco qui ne lui avait jamais parue aussi accueillante. Elle était bien trop fatiguée pour pouvoir reprendre les cours et se contentait de passer ses journées à dormir, à lire, à se morfondre, ses médicaments achevant de l'épuiser. Elle finit par appeler Adriel, un jour. Elle n'était pas sûre de savoir quoi lui dire, elle qui avait toujours prétexté qu'elle s'accordait juste une petite pause dans ses études après le traumatisme de la fusillade. Pourtant, les paroles lui vinrent automatiquement en tête et elle les débita à une vitesse folle. Elle lui expliqua tout, du début à la fin, sans rien attendre en retour de sa part qu'une oreille attentive et la promesse de ne le dire à personne, ni Cameron, ni Aimee, ni personne. Personne ne devait le savoir. Lorsque l'on est malade, on devient soudainement une pestiférée, comme si sa simple présence pouvait suffire à contaminer la terre entière. Jack n'avait pas envie de devenir ce genre de personne. Adriel passa du temps avec elle, beaucoup de temps. C'était plus que ce qu'elle lui en demandait. Pourtant, il s'exécuta de bonne grâce, trouvant toujours de nouvelles distractions qui ne l'épuiseraient pas trop. Leurs chamailleries ne connurent pas de trêves pendant cette période. Si Jack était malade, elle n'en perdait toutefois pas son sens de la répartie et son caractère fougueux. Elle le poussa à revenir à Berkeley, cependant. Si sa présence était réconfortante, elle refusait d'être un poids mort pour lui, alors que sa vie était là-bas, à seulement trente kilomètres de chez elle. Petit à petit, l'espoir de retourner elle aussi à l'université se fit plus intense, plus pressant avant d'être entièrement annihilé par un autre examen. « La tumeur a été enlevée, mais il reste quelques cellules cancéreuses infinitésimales, pour l'instant. Vous devez continuer votre traitement et envisager de passer au stade supérieur. C'est le seul moyen d'enlever entièrement le cancer. » Jack secoua la tête. Hors de question. L'idée même qu'elle puisse faire de la chimiothérapie, et qu'elle perde ses cheveux, qu'elle soit encore plus épuisée, et tout ce qui s'en suivait, était au-delà de ce qu'elle était capable d'accepter. Le regard surpris de médecin s'effaça rapidement, alors qu'il tentait de la convaincre par tous les moyens. Non. Refus catégorique. Le choix étant laissé au patient, il n'eut d'autre possibilité que de la laisser partir, en sachant qu'elle n'était pas guérie. Là encore, Adriel fut la seule personne à qui elle le raconta, sans mentionner le fait qu'elle ne se soignerait pas. Le traitement était trop long, trop fatiguant, et elle avait perdu bien trop de temps alitée. Il était temps de faire son grand retour  à Berkeley. Si son visage était plus fermé, ses traits fatigués, sa détermination, elle, était intacte. Certains disaient que la détermination pouvait guérir toutes les maladies. L'occasion pour elle de vérifier la véracité de ces propos.

 
9- THERE REALLY IS NO PLACE LIKE BERKELEY. Berkeley, January 2013. Ses pas foulèrent prestement la pelouse gelée du campus et elle accueillit le vent glacial contre son visage avec délectation. Elle avait oublié ce que ça faisait, de se promener ici, des livres pesant une tonne dans les bras. Jack avait habilement maquillé tout signe de fatigue sous un anticerne coûteux, et affichait son sourire le plus large, le regard pétillant. Peut-être que c'était de ça dont elle avait besoin. Se replonger dans le grand bain, plutôt que de rester chez elle avec un père l'observant comme si elle allait mourir d'une seconde à l'autre. Maladie n'était pas synonyme de mort. Peut-être que même si elle ne se soignait pas, le cancer finirait par disparaître de lui-même. Après tout, il ne s'agissait que de cellules minuscules, elles pouvaient tout aussi bien s'atrophier. Jack sentit des regards se poser sur elle et son sourire s'élargit plus encore, amusée par les regards suspicieux des autres. Bien, au moins personne ne l'avait oubliée. Elle rejoignit à pas rapides le pavillon Epsilon, qui n'avait pas changé, toujours aussi majestueux, trônant au milieu de l'allée des Grecs. Adriel avait eu le temps de lui raconter les derniers événements survenus sur le campus, n'omettant aucun détail, surtout pas ceux susceptibles de la faire réagir, comme le retour des Omégas, la cohabitation, et la perspective d'un prochain débarquement d'Anglais sur le campus. La belle vie recommençait. Pour marquer ce changement, elle prit même la décision d'abandonner le nom de famille d'une mère détestée, au profit de celui de son frère. Jacqueline Eynsford-Baxter. Les semaines qui suivirent furent des plus agitées. Il fallait reprendre sa place parmi les Epsilons, découvrir par elle-même les changements, retrouver ses anciennes connaissances, qui avaient toutes évolué dans d'autres directions sans attendre son retour. Le revers de la médaille d'être partie aussi précipitamment de Berkeley. Certains se firent curieux, et lui posèrent un tas de questions sur son départ, qu'elle balaya d'explications parfaitement cohérentes qu'elle avait eu le temps de travailler en près de 8 mois. Le plus clair de son temps, elle le passait avec Presley et Eleanore. Presley, sœur d'Adriel et Cameron. La nouvelle ne la surprit pas tant que ça, au final, seule la présence de celle-ci sur le pas de sa porte quelques semaines plus tôt l'avait surprise. Elle se fit un plaisir d'écouter l'histoire abracadabrantesque de sa vie – et vu l'état de leur famille, cela n'avait pas grand-chose d'étonnant – et de lui parler d'Adriel et Cameron, ces deux frères qu'elle n'avait jamais vu de sa vie et apprit avec ravissement qu'elle rejoignait Berkeley, puis qu'elle les avait rencontré et enfin, qu'Adriel et Cameron l'appréciaient. Grand bien leur fasse. A vrai dire, Jack avait d'autres problèmes en tête que les histoires familiales côté Eynsford, mais accueillit la nouvelle venue sans sourciller, appréciant une autre présence féminine dans cette famille recomposée. Là encore, pas de sang en commun, mais le sentiment qu'elle saurait très vite trouver sa place parmi eux. Quant à Eleanore... Elle avait trouvé en elle son alter ego hystérique (pour le plus grand déplaisir de l'éternel emmerdeur Pelizza Da Volpedo), de telle sorte que leurs cris surexcités résonnaient constamment dans l'immense pavillon Epsilon. Sans parler de l'histoire naissante entre Adriel et elle, dont Jack écoutait chaque détail, ne pouvant s'empêcher d'y aller de son petit commentaire (et saluant par ailleurs le fait qu'Adriel ait retrouvé la raison et ait laissé tombé Manon Petrov-Versier, partie à Stanford) et encourageant vivement une potentielle relation entre les deux. Team Eynsford-La Tour Dubois, surtout quand la petite sœur était nettement plus sympathique que La Tour Dubois senior, toujours aussi antipathique à ses yeux. Le temps n'avait nullement altéré la fièvre de son agacement à son égard, tout juste nourrissait-elle à présent un semblant d'indifférence. Lorsqu'elle pénétra dans le pavillon Epsilon, elle y trouva sans grande surprise la Beta et l'Epsilon en pleine discussion – apparemment très animée. Lorsqu'elle capta le mot télé-réalité et le mot prime, elle afficha un grand sourire, avant de les rejoindre. « Vous savez, je dis ça je dis rien, mais je peux vous faire accéder en ultra vip à n'importe quelle émission télé. » Son – pas si glorieux – passé lui semblait à des années lumières, tant elle s'était coupée volontairement de ce monde, mais si elle pouvait faire plaisir à ses amies, nul doute qu'elle saurait reprendre facilement contact avec quelques personnes assez bien placée pour leur accorder ce privilège. Sa vie semblait reprendre une tournure relativement normale, exception faite des médicaments à toute heure de la journée, de la fatigue chronique et des batteries de test qu'elle était encore en train de subir à intervalle régulière. Mais personne n'avait besoin de savoir cela. Jack avait toujours été une battante, et ce n'était pas quelques cellules cancéreuses qui allaient l'abattre. Elle laissa son regard embrasser la pièce avant qu'un sourire n'illumine son visage de poupée. « Ca fait du bien de revenir ici » laissa-t-elle échapper, plus pour elle même que pour ses deux camarades. Oui, définitivement, il n'y avait nul autre endroit pareil à Berkeley.


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jack rosebury-baxter (ginta lapina)

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