▬ M. Saint-Rémy, le père : Alban ? Je n’ai plus de nouvelles de lui depuis un bon bout de temps. Pourtant ce n’est pas un méchant garçon, mais à force de vivre dans un monde de strass et paillettes il en a oublié la simplicité. Je me rappellerai toujours de cette nuit où les policiers m’ont appelé à 5 heures du matin. Alban venait de se faire arrêter après une nuit en boîte à Monaco un peu trop arrosée. Il avait sur lui plusieurs grammes de cocaïne, de quoi lui causer pas mal de problèmes. Bien sûr, avec mes relations il a été immédiatement relâché avec toutes les excuses du poste de police, mais ce jour-là je pense que ça m’a fait comprendre que nous avions été trop gentils avec lui. Ce garçon a besoin de limites car il n’en a jamais eu et qu’il s’égare un peu en chemin, vous voyez ? Oui, pour lui, tout ce qui compte c’est l’argent, l’argent, l’argent. Depuis qu’il est en âge de parler c’est le mot le plus important pour lui. Il ne vit que pour ça, il ne vit que par ça. Il est très nocturne, on ne le voyait jamais le jour, sa mère et moi, il passait ses journées à dormir et ses nuits à sortir. Mais je pense que la Sorbonne lui a mis un peu de plomb dans le crâne. Oui, c’est vrai, il dépense toujours autant d’argent, comme le montre son compte en banque mais je pense qu’il est un peu moins borderline. Que voulez-vous, ce n’est pas toujours facile d’assumer le fait d’avoir énormément d’argent. Parfois j’aimerai qu’il soit aussi simple que sa sœur mais bon, on ne peut pas tout avoir.

▬ Olga, la fille au pair à l’accent russe : Oh moi j’aimais beaucoup Alban. Ses parents m’avaient engagée pour m’occuper de lui, quand il avait 16 ans. Moi j’en avais 18, je venais juste d’arriver en France pour apprendre cette langue et j’ai eu la chance de ma vie en m’installant chez les Saint-Rémy. Tout est tellement luxueux. Monaco, les casinos, les boîtes de nuit, les boutiques de marque, je crois que je ne pouvais pas tomber mieux. Quant aux Saint-Rémy ils étaient tout simplement adorables, très compréhensifs. On ne les voyait pas beaucoup ceci dit. Juliette, c’était une fille très gentille, très simple, pas méchante pour un sou. Alban par contre… c’était une autre paire de manches. Il a quelque chose de spécial, de séduisant. C’est pour ça que je me suis faite renvoyée. Les parents ont appris que nous couchions fréquemment ensemble. D’un autre côté c’était dur de résister. Bon lui ne s’est jamais excusé de m’avoir faite virée mais je ne lui en veux pas, il était tellement mignon. Depuis j’ai retrouvé une autre famille. Je me suis assurée qu’il n’y aurait que des filles. Vous comprenez, je ne voudrais pas perdre mon poste parce que je sors avec le fils. Une fois ça passe, deux fois ça serait un peu trop.

▬ Emilie, une fille rencontrée en boîte : C’est qu’un pauvre loser, un connard de première, un enfoiré de base. Le mec, ça y est, il a une Amex black et il pense qu’il peut s’offrir le monde entier sur un plateau d’argent. Et puis quoi encore ? Et je le vois, tous les soirs, au carré VIP, en train de sniffer sa cocaïne à la paille. Et toutes ces bimbos m’as-tu-vu qui se ramènent avec leur mini-jupe qui fait même pas la taille de ma ceinture, en train de le regarder dans l’espoir qu’il les fasse entrer. Bien sûr, lui il s’en fout hein, il est avec ses potes, il leur accorde pas un regard. Vous auriez du voir leur tête quand il a demandé au videur de les faire sortir. Pour une fois je me suis dit qu’il était pas si nul que ça. Oh je sais ce que vous vous dites, que je suis juste furieuse qu’il m’ait virée de chez lui après avoir passé la nuit dans son lit mais non, ce n’est pas pour ça que je ne l’aime pas, vous comprenez, j’ai horreur de son comportement, monsieur se la joue comme pas deux, c’est pathétique. Ceci dit entendons nous bien, c’est un con, mais je ne dirai pas non pour retourner jouer aux dominos dans son lit. Faut pas être stupide non plus, Alban, je peux vous dire que c’est un sacré coup !

▬ Nicolas, son grand copain : trop défoncé pour répondre à nos questions concernant Alban.

Tous ces témoignages nous mènent à la même conclusion. Alban est quelqu’un de charmeur et Don Juan, qui collectionne les conquêtes. Mais il faut être méfiant, il ne couche pas avec n’importe qui, il a un peu de dignité malgré tout et ne choisit que des filles de son rang social. Il est riche et aime le pouvoir que lui procure tout cet argent, bien que ce ne soit pas le sien. Ses parents en ont marre de le voir ne rien faire de sa vie, hormis gaspiller leur précieux argent. C’est pour cela qu’ils l’ont obligé à suivre sa petite sœur Juliette à la Sorbonne et à faire des études. Il reste actuellement toujours sous la menace de ses parents, qui lui ont assuré qu’ils n’hésiteraient pas à lui couper les vivres s’il ne regagnait pas le droit chemin.

Etude terminée.