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 cecil allen-eastwood (joseph morgan)

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Evey Rhodes
SCARS FROM TOMORROW.
Evey Rhodes
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MessageSujet: cecil allen-eastwood (joseph morgan)   cecil allen-eastwood (joseph morgan) EmptySam 9 Déc - 18:30

Cecil Liam Heathcliff Reagan Cooper Allen-Eastwood
▬ don't you think that if I were wrong, I'd know it ? ▬


▬ avant propos ▬

Cecil Liam Heathcliff Reagan Cooper, qui n'a aucun pseudonyme digne de ce nom a 23 ans et est né le 20 mai 1988 à Manchester (Royaume-Uni). De nationalité anglaise et d'origines anglaise et irlandaise, il est très hétérosexuel et est célibâtard. Il étudie en 3ème année dans le domaine de la médecine, avec option management et fréquente la confrérie Iota.

▬ si tu étais ... ▬

Un film ? : Cruel Intentions
Une chanson ? : Chris Isaak ;; wicked game
Un plat ? : Poulet à la citronnelle
Un pays ? : Angleterre
Une couleur ? : Bleu marine
Un animal ? : Jaguar
Un smiley ? : :twisted:

Domaine d'etudes
▬ à traiter en dix lignes complètes ▬
••  La médecine, et plus particulièrement la médecine sportive. ► Cecil suit les traces fraîchement laissées par son père, qui pourtant l’aurait surtout vu reprendre son propre cabinet de neurochirurgie. L’un des meilleurs médecins dans ce domaine, réputé dans toute l’Angleterre et même au-delà, il aurait été impensable que son fils aîné ne travaille pas dans le même milieu que lui. Cecil se serait bien vu sportif international, lui, grand joueur de football américain vénéré dans le monde entier, pour satisfaire son égo surdimensionné, mais papa Eastwood a estimé que ce n’était pas un métier fiable, et qu’être retraité à 35 ans ferait honte à leur famille. Alors Cecil a fini par accepter la requête de son paternel, et a entamé des études de médecine, avec une spécialisation en médecine du sport. A défaut de devenir lui-même une star du football, il pourrait au moins en soigner. Néanmoins, il aurait été déshonorant de ne s’arrêter qu’à cela, aussi a-t-il pris une option qui n’a absolument rien à voir avec la médecine, encore que cela pourrait lui servir si un jour il se décidait à avoir son propre cabinet, l’option management. Il faut dire que régner sur les autres, c’est tout à fait son truc, alors devoir les commander, c’est le boulot de rêve pour lui. Néanmoins, étrangement, il a beaucoup de difficultés dans cette option, étant donné qu’il ne comprend pas toutes les subtilités de ce domaine, qui requiert à la fois poigne et assurance mais aussi empathie et compassion, deux caractéristiques dont il n’est malheureusement pas doté. Mais malgré ces difficultés, cela ne l’empêche pas d’avoir une moyenne générale tournant aux alentours du 98/100, une note d’excellence pour l’excellent élève qu’il incarne. Nul doute, Cecil sait comment séduire tous ses professeurs, mâles compris et comment baratiner de façon très effective. On peut au moins lui reconnaître une immense intelligence, ce qui lui est d’une grande utilité, et pas seulement pour ses études. Il entame sa troisième année de médecine, après deux années de coupure, et s’en sort toujours aussi bien jusqu’à présent.
Confrerie
▬ 3 choix à détailler en 5 lignes chacun ▬
•• IOTA PHI SIGMA Pour quelqu’un qui aime le sport autant que Cecil, rejoindre cette confrérie c’était l’évidence. Il a passé la majeure partie de sa vie en Angleterre à essayer différents sports. Il s’est vite rendu compte que le cricket était un sport ennuyant à mourir, le rugby un sport bien trop brutal pour la personne délicate qu’il est, et que le football européen, le soccer comme ils appellent ça aux Etats-Unis, n’avait qu’un intérêt limité pour lui. Il a fini par découvrir sa passion en essayant le football américain, sport de contact, moins brutal toutefois que le rugby, plus stratégique, plus passionnant. Et puisque M. Eastwood refuse que son fils soit un futur membre de la NFL, il a même décidé d’orienter ses études sur le sport, en choisissant la médecine sportive, pour soigner les blessures des autres. Durant sa deuxième année, avant son absence de deux ans, Cecil est même devenu le capitaine de l’équipe de football, autant dire que cette confrérie a été créée pour lui. D’ailleurs, il compte bien récupérer très rapidement son poste de capitaine, lui qui excelle en domination des autres, c’est typiquement le genre de rôle qu’il lui faut et pour cela il est prêt à mettre en place tous les stratagèmes nécessaires pour y parvenir, et ne compte pas uniquement sur son talent de footballeur.
•• EPSILON DELTA MU La deuxième confrérie qui lui correspondrait le mieux, après les Iota évidemment. Etudions quelques instants les caractéristiques nécessaires pour entrer dans cette confrérie. Etre riche. De ce point de vue-là, aucun problème, avec un père réputé pour son cabinet de neurochirurgie, dont la liste d’attente s’allonge semaine après semaine, il n’a jamais eu à craindre quoi que ce soit pour son compte en banque, où les zéros s’alignent. Quant à sa mère, avocate de renom, spécialisée dans le droit du travail, autant dire que là encore, elle ne manque pas d’argent, surtout lorsque l’on sait qu’elle descend d’une famille d’aristocrates anglais, son grand-père étant l’ancien Duc du Nottinghamshire. Famille aristocratique, riche, il remplissait déjà allègrement les conditions principales. Sans même parler de son intelligence incroyable, le plaçant au sommet de l’élite de Berkeley niveau résultats, il dépasse même très largement certains Alphas. Et une ambition à la mesure de son égo démesuré, autant dire sans limite, réussir ne lui suffit pas. Il met un point d’honneur à être meilleur que les autres. Vous avez dit Epsilon ? Hum dommage, il leur a finalement préféré les Iota.
•• ALPHA UPSILON XI Dernière confrérie à laquelle il a postulé. Plus par défaut qu’autre chose, étant donné qu’il ne partage presque rien avec ces rats de laboratoire sinon une immense intelligence. Evidemment, il ne se serait jamais vu dans une telle confrérie, malgré son prestige, étant donné que ceux qui en font partie sont précisément ceux dont il se moque le plus souvent, eux, ainsi que les Sampis, auxquels il ne trouve strictement rien d’intéressant. Mais il doit bien leur reconnaître qu’à défaut d’avoir une vie aussi palpitante que la sienne, la plupart des Alphas sont suffisamment intelligents pour entretenir une conversation à la hauteur de ses espérances, qui ne soit pas superficielle. Et il leur accorde également qu’ils sont également de très bons partenaires, non pas dans un lit, mais dans un laboratoire par exemple, lors des études sur le corps humain, ou lorsqu’il faut se trouver un binôme pour un dossier. Et puis de toute façon, aucune autre confrérie n’aurait pu convenir. Beta ? Pitié, jamais Cecil ne coucherait avec la première venue. Gamma ? Les rebelles sont sans grand intérêt. Sigma ? Il est doué une balle dans les mains, mais mettez-lui un crayon et vous allez rire. Sampi ? pour devenir un de ces hippies baba cool qui ne se lavent pas ? Eww.  
Celui qui se cache derriere
▬ au niveau de l'avatar▬

Célébrité sur l'avatar : Joseph - Klaus :hanwi: - Morgan cecil allen-eastwood (joseph morgan) 979775685
Acceptes-tu de doubler ton avatar ? : OUI [ ] NON [ ] DEJA FAIT [x] (du moins je l'espère :sifle:)
Personnage Inventé, Scénario, ou Prédef' ? : Inventé
Crédit de l'avatar : Castiells
•••••
▬ toi joueur d'un futur berkeléen▬


    •• Pseudo/prénom : matchbox, Jordane - la Jord'•• Âge : 20 ans•• Des remarques sur le forum ? : parfait, comme toujours •• Te sens-tu un peu perdu(e) ? : je connais 2/3 personnes qui devraient m'aider à me repérer •• Double compte ? : Jack A. Rosebury-Baxter & Peter S. Parker-Kennedy•• Déjà inscrit ici ? : bahahaha •• Fréquence de connexion : 7 jours sur 7, y compris les jours de gueule de bois ou en absence •• Exemple de rp :
    Spoiler:
    •• Mot de passe : auto-validation


Histoire
▬ don't let go, never give up, it's such a wonderful life.▬




cecil liam heathcliff reagan cooper
there's a dreamy world up there .♥. « Birdseye view, awake the stars 'cause they are all around you, wide eyes will always brighten the blue, chase your dreams, and remember me sweet bravery 'cause after all those wings will take up so high, so bid the forest floor goodbye as you race the wind and take to the sky tata tata tatatata. » ▬ owl city ;; to the sky.

cecil allen-eastwood (joseph morgan) Tumblr_lxtgisvoUD1qgn9d4o1_500“There is a garden in every childhood, an enchanted place where colors are brighter, the air softer, and the morning more fragrant than ever again.” ●● « Il s’appellera Cecil. » La rumeur veut que mon père lui ait lancé un regard interloqué au moment où ma mère prononça ces quelques mots, mettant fin à une guerre incessante depuis l’annonce de sa grossesse jusqu’à son accouchement, guerre ayant pour thème le comment appeler notre future progéniture. La rumeur, encore elle, veut que l’infirmière lui ait adressé le même regard avant de le noter sur le petit bracelet de plastique bientôt attaché à mon poignet. Ainsi naquit Cecil, emplissant de bonheur ses deux parents. Mon père avait toujours voulu que je prenne le nom de mon grand-père, un homme froid et sévère, mais auquel le paternel vouait une admiration sans limite, et que je me prénomme ainsi Liam. Ma mère, bercée par un univers fantasmagorique depuis son plus jeune âge, à l’imagination incroyablement débordante, aurait voulu me donner le nom du héros de son livre préféré, Les Hauts de Hurlevent, et ainsi me nommer Heathcliff. Autant dire que je m’estime plutôt chanceux d’avoir hérité du prénom de Cecil, prénom qui ne manqua pourtant pas de soulever les rires moqueurs de mes camarades, rires auxquels je répondais par un regard empli de mépris face à de pauvres blaireaux qui, à défaut d’avoir un nom de fille, n’avaient toutefois ni mon légendaire charisme, ni mon héritage. Un héritage qui ne se chiffrait pas seulement en millions de livres, mais également en un sang que je considérais comme étant le meilleur, fier d’être issu d’un milieu aristocratique certes en déclin, mais toujours valorisant. La famille Allen ne soulevaient pas vraiment d’interrogations, mais dès lors que l’on s’attardait quelque peu sur mon arbre généalogique, l’on découvrait rapidement que mes origines étaient nobles, ce qui par la même me conférait à moi aussi le statut d’aristocrate, un statut dont je ne me cachais jamais, que j’exhibais, même, fier de montrer que je n’étais pas n’importe qui. Ma mère descendait ainsi d’une longue lignée aristocratique, l’arrivée de ses ancêtres remontant à l’époque de Guillaume Le Conquérant, s’étalant depuis lors, depuis Henry VIII jusqu’au début du 20ème siècle, date à laquelle notre lignée avait commencé à perdre de sa valeur. L’un de ses arrières grands-parents, à moins que ce ne fût-ce un arrière arrière grand parent, était ainsi le dernier Duc du comté de Nottinghamshire, d’où la famille de ma mère était originaire. A présent, bien entendu, le fait d’être d’origine aristocratique ne me conférait pas plus de valeur que quoique ce soit d’autre, mais je me plaisais à répéter à qui voulait l’entendre que j’avais du sang royal dans les veines, extrapolant légèrement ce dont j’étais intimement persuadé, je descendais d’un membre de la famille royale. Certains diraient que je suis quelque peu mégalomane, à ces personnes je répondrais que leur avis m’indiffèrent, et qu’ils peuvent bien aller jouer avec leur jalousie dans le bac à sable, car je suis bien mieux que cela.


❝ Vivre, ça doit être une sacrément belle aventure.❞
Je suis ainsi né un jour d’été, pluvieux, comme à l’accoutumée, dans un hôpital de Londres, à vrai dire, le meilleur hôpital de Londres. Fils désiré et adoré, je comblai de bonheur mes parents qui voulurent réitérer l’expérience, m’offrant ainsi la personne la plus importante à mes yeux, mon petit frère. Nous avons deux ans d’écart, mais ces deux ans s’effacent chaque fois que nous nous retrouvons. Il n’est pas mon petit frère, il est mon jumeau, mon meilleur ami, la personne qui me connaît probablement le mieux, et si les rivalités sont fréquentes au sein des familles, surtout celles dans lesquelles les deux enfants sont du même sexe, la notre au contraire avait toujours brillé par son entente incroyable. « Pas maintenant, les garçons, j’ai du travail » était la phrase préférée de notre père, un homme aussi froid et sévère que le fut son père avec lui, et qui me transmit d’ailleurs quelques uns de ces gênes. Froid et sévère mais qui ne manquait toutefois pas de combler sa femme et ses enfants non pas par de l’affection, mais par des cadeaux, tous plus chers les uns que les autres. Sa façon de nous démontrer son amour, lui l’homme au cœur de pierre, une façon qui ne nous posa jamais aucun problème, après tout, nous ne pouvions pas dire que nous-mêmes étions particulièrement plus chaleureux. Monsieur Clive Eastwood était réputé pour être l’un des meilleurs neurochirurgiens non seulement d’Angleterre mais également du monde. Réputation forgée par un dur labeur, une valeur qu’il nous avait enseignée, à mon frère et moi, et qui ne manquait pas de faire notre fierté. Notre père sauvait des vies, quotidiennement, et la liste de ses patients ne cessait de s’allonger, semaine après semaine, année après année. Il était parti de rien, fils d’un immigré irlandais qui avait fui les troubles causés par la religion dans son pays, pour venir s’installer en Angleterre, gommant tout son passé, jusqu’à son accent, pour se fondre dans la masse des industriels de Manchester. Lui aussi savait ce que signifiait travailler dur, et cette valeur se transmit de père en fils sur trois générations. Mariage heureux et prospère, il avait eu un fils unique, Clive, qui malgré le manque de richesse évident, n’avait jamais eu à se plaindre de manquer de quoique ce soit. Fils heureux, il avait du économiser et emprunter pour s’inscrire à l’école de médecine, emprunt qu’il avait largement remboursé dès que le moment vint où il put ouvrir son propre cabinet, bien des années plus tard. Quant à ma mère, Clarissa Allen, elle était issue, donc, d’une lignée aristocratique la mettant à l’abri de tout besoin d’argent pour le restant de ses jours. Education stricte, apprentissage des bonnes manières et des convenances dues à son rang social, elle avait été une fille sage et docile, jusqu’à la rencontre avec mon père, là encore mariage heureux, à croire que c’était de famille. Elle aussi grande travailleuse devant l’éternel, elle avait brillamment réussi ses études de droit, avant de devenir une avocate renommée, spécialisée dans le droit des affaires, un domaine prospère qu’elle gérait d’une main de maître. Tous deux avaient emménagé à Londres quelques années avant ma naissance et n’avaient depuis lors jamais quitté cette ville devenue le berceau de mon enfance et de mon adolescence. Mon frère et moi fûmes élevés dans un immense appartement en plein cœur de la capitale anglaise, tandis que nous passions nos étés dans le manoir familial, vestige de la noblesse familiale, situé à Portsmouth, à quelques minutes à peine d’une mer glaciale dans laquelle nous ne nous baignions jamais. Un site toutefois merveilleux qui nous offrit nos plus belles promenades, et où j’appris notamment à faire du vélo. Nous passions donc la plupart de notre temps dans l’appartement londonien, décoré avec goût par ma mère, passionnée d’art, qui s’offrit le luxe d’acheter plusieurs pièces de grands maîtres de la peinture, nous enseignant ainsi le bon goût. Ce furent probablement les plus belles années de ma vie, en harmonie avec mon frère, aimé de mes parents, malgré leur travail prenant, j’effectuai mes premières années d’école dans un établissement non-mixte, vêtu d’un uniforme hors de prix qui allait de pair avec la réputation de l’école. Dès mes premières années, je me forgeai un caractère réputé capricieux, ne supportant pas de ne pas avoir ce que je désirais, mes sourires charmeurs conquérant toujours tout mon entourage, à commencer par des professeurs dithyrambiques à mon sujet. Intelligent, malin, mais aussi turbulent et marqué par une immense arrogance qui ne ferait que se développer avec les années, j’étais néanmoins l’un des éléments les plus prometteurs de l’école, ce qui empêchait mes parents de me faire la moindre réflexion concernant mon comportement. Je découvris aussi bien rapidement le pouvoir que je pouvais exercer sur la gente féminine, et à l’âge de 8 ans j’avais déjà 4 femmes, qui n’avaient aucune connaissance les unes des autres. J’appris par la suite à me montrer bien plus sélectif et surtout bien plus pernicieux avec elles, me valant un statut de briseur de cœurs que je me plaisais à accentuer dès que je le pouvais. Je le savais parfaitement, j’étais né pour régner et dominer tout le monde, c’était dans la nature des choses.

Mon enfance fut également marquée par la découverte d’une activité extrascolaire qui deviendrait passion puis, l’espérais-je à l’époque, métier. Ce fut mon père qui m’y initia en m’emmenant avec lui un jour au golf, un hobby qu’il exerçait dès lors que son emploi du temps chargé le lui permettait, qui lui permettait de se décontracter après des heures passées avec des patients, certains parfois dans un état critique. Il m’enseigna à taper dans les balles avec un club gravé à son nom, mais il s’avéra bien rapidement que ce n’était pas le genre de sport dont j’avais besoin. Enfant turbulent, j’avais besoin d’un sport qui ne demandât pas autant de réflexion et de concentration, mais plutôt quelque chose qui s’approchait d’un exutoire, où je pouvais me déchaîner. Elevé dans la plus pure tradition anglaise, le sport de choix se devait d’être le rugby, fierté nationale de mon Angleterre natale, mais là encore, je m’y trouvais très peu à mon aise. J’avais été élevé selon certaines convenances, et rentrer maculé de boue et couvert de bleus sur tout le corps n’en faisait définitivement pas partie. Après des années de recherches et de diverses tentatives, je finis par trouver le sport qui me convenait parfaitement, et qui tendait à se populariser ici, le football américain. Un sport alliant à la fois course et réflexion, stratégie et virilité, dans lequel je m’épanouis complètement, un sport qui me vaudrait bien des années plus tard de rejoindre une confrérie d’excellence dans une université de prestige. Ce sport me permit de muscler un corps que l’on avait souvent caractérisé de maigrichon et pâle, me dotant d’une carrure digne de ce nom que je ne manquais pas d’exhiber lorsque j’en avais l’occasion. Les années passèrent, mon insolence se développant au même rythme qu’un charme qui ne laissait personne insensible. Qualifié de petit démon, j’attirais néanmoins l’affection de tout le monde et malgré mon arrogance, je devais admettre qu’être le centre de l’attention, même de celles de moins que rien, ou de moins que moi, du moins, me plaisait et me flattait, faisant ainsi honneur à un égo déjà surdimensionné, ce qui ne cesserait d’évoluer au fil des années.

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- PART II -

cecil allen-eastwood (joseph morgan) Tumblr_lyxlviXmiJ1r9s0v0o1_500

12 septembre 2006, Londres.
« L’adolescence est le temps où il faut choisir entre vivre et mourir. »
« Cecil, t’as vu la nouvelle ? » Je levai les yeux en direction de mon camarade, un air d’indifférence totale sur le visage. Non je n’avais pas vu la nouvelle, mais tout le monde semblait absolument vouloir m’en parler, aussi imaginais-je que je ne tarderais pas à la rencontrer. Seize ans, deuxième année de lycée. Mon caractère n’avait pas particulièrement évolué depuis mon enfance, si ce n’était qu’il s’était légèrement amplifié. De gamin turbulent, j’étais passé à un véritable petit con, passé maître dans l’art de faire chier son monde subtilement. Je m’arrangeais toujours pour que l’on ne puisse jamais rien me reprocher et mon sourire ainsi que mon regard charmeur jouaient toujours en ma faveur. Excellent élève, très bon sportif, on ne pouvait néanmoins pas dire que j’y mettais beaucoup du mien, ne me mettant à travailler que lorsque je ne pouvais plus retarder l’échéance. Véritable diable en puissance, je n’en restais pas moins un compagnon de choix, entouré de beaucoup de gens. Mon amour de l’argent ne m’avait pas quitté, j’étais même devenu plus arrogant, plus suffisant qu’auparavant. Mais derrière ce caractère se cachait surtout un pauvre adolescent s’ennuyant à mourir au milieu des autres, ne trouvant aucune activité digne d’intérêt, même la gente féminine n’exacerbait pas mon attention. Spécimen à part de mon lycée hors de prix, j’attirais l’attention des gens sans que je ne fasse quoique ce soit pour l’obtenir. J’étais une espèce de queen bee, au masculin. Toujours habillé de vêtements de marque, sans que cela ne soit flagrant, toujours tiré à quatre épingles, et surtout beau garçon, je ne laissais pas grand-monde indifférent, excepté moi. « Qu’a-t-elle de si spécial pour que tout le monde ne cesse de jacasser à son sujet ? » répondis-je, toujours aussi indifférent. C’était simplement l’attrait de la nouveauté, une fille sans doute pas trop moche qui débarquait avec deux semaines de retard, forcément, dans un lycée aussi petit que le notre, tout le monde ne pouvait que focaliser son attention sur elle. « Quand tu la verras tu comprendras. » Bien sûr. Je roulais des yeux, marquant mon exaspération. Nous continuâmes à marcher en direction de la sortie, mes doigts se refermant déjà sur un paquet de cigarettes déjà bien trop entamé. La rumeur voulait que l’on ne soit pas de gros fumeurs en Angleterre, mais que nous soyons de gros buveurs. C’était vrai, dans un sens. Mais personnellement je pratiquais ces deux activités très régulièrement. Malgré ma carrure de sportif, je m’accordais très fréquemment le plaisir de coincer une cigarette entre mes lèvres, de tirer une première bouffée et de la savourer. Mes parents n’étaient pas au courant, et j’espérais bien que cela ne change pas, ils n’auraient pas apprécié de voir l’aîné donner un mauvais exemple à son cadet, qui pourtant accumulait bien plus de conneries que moi malgré nos deux ans d’écart. Mais étant le dernier de la famille, on lui pardonnait tout, bien évidemment. Moi aussi je lui pardonnais tout, d’ailleurs. Les années n’avaient fait que nous rapprocher, si bien que j’étais devenu son confident attitré, l’écoutant radoter sur ses conquêtes. Quatorze ans et déjà si précoce… Nous finîmes par atteindre la grande porte marquant l’entrée du lycée. Plusieurs mètres de haut, en chêne massif, elle donnait une bonne idée de l’atmosphère du l’endroit, où le sérieux était le maître mot. Je la poussai avec difficulté, avant de sortir, le vent frais balayant mon visage très agréablement. Alors même que je sortais de mon paquet une cigarette, je me fis bousculer brutalement par une masse de cheveux blonds. Mon camarade me donna un coup de coude avec un petit regard tellement peu discret que j’eus un rire sarcastique. « Pardon, désolée, je ne regardais pas où j’allais. » Une voix douce, trahissant néanmoins de la fermeté. Sourire en coin, je posai mon regard sur elle pour la première fois véritablement. Des boucles blondes encadrant un visage angélique, un regard azur, des lèvres rendues écarlates par son rouge à lèvres et un style vestimentaire détonnant avec celui habituellement si excentrique des anglaises. Jupe, collants, pull marine et veste en cuir, des livres sous un bras, un sac accroché à l’autre. Tout était marqué par l’usure du temps, des vêtements de seconde main, des livres abîmés, un sac rapiécé. Je m’adossai à la porte. Je commençais enfin à comprendre pourquoi tout le monde ne parlait plus que d’elle. Certaines filles sont belles, et ça s’arrête là. Elle au contraire ne rentrait pas dans cette catégorie, personne n’aurait pu la qualifier de belle, mais elle avait tellement de charme qu’elle surpassait de bien loin les prétendues canon du lycée au visage tellement poudré qu’elles en étaient presque masquées. Elle en revanche se démarquait par son naturel, les joues rosées par le vent anglais, les boucles virevoltant sans jamais bien se placer. Il ne me fallut que dix secondes pour observer tout cela, et tomber sous son charme, comme tous les autres. J’allumai ma cigarette, recrachant la fumée en l’air. « Il n’y a pas de mal. Alors comme ça c’est toi la petite nouvelle ? » déclarai-je d’un ton désintéressé. C’était une question rhétorique, je savais que c’était elle, mais l’envie d’entendre à nouveau le son de sa voix se faisait pressante. « Je vois que mon statut est sur toutes les lèvres. La petite nouvelle a un prénom, ceci dit, et la petite nouvelle est également très en retard pour son cours, donc si tu avais l’obligeance de me laisser passer… » Son ton froid trancha avec son visage angélique, m’intéressant davantage encore. Nouveau petit sourire sur les lèvres tandis que j’inhalais une nouvelle bouffée de ma cigarette, avant de me décaler, lui laissant la voie grande ouverte. Elle m’adressa un vague signe de tête en guise de remerciement avant de faire son entrée, les regards tournés sur elle. « La nouvelle » appelai-je, haussant légèrement le son de ma voix. Elle se retourna avant de me lancer un regard rempli de curiosité. « Moi c’est Cecil. » ajoutai-je. Elle eut un léger rire moqueur, ce qui était à peu près la réaction de tout le monde dès que je donnais mon prénom. Elle détourna le regard avant de reprendre sa marche pressée. « Eleonore. » se contenta-t-elle de répondre. J’eus un sourire satisfait, soulagé de voir que je venais de trouver une merveilleuse distraction pour les semaines, les mois à venir.

❝ She's nothing like a girl you've ever seen before. ❞



cecil allen-eastwood (joseph morgan) Tumblr_lrysb2q4Pn1r01iaco3_r1_250

3 décembre 2006, Londres.
« Folle dont je suis affolé, je te hais autant que je t'aime ! »
L’hiver se rapprochait à grand pas et tous nous emmitouflions déjà dans nos manteaux hors de prix pour couvrir les caresses du vent glacé. Je me hâtais pour me rendre à mon dernier cours de la journée, littérature anglaise. Probablement le cours le plus ennuyant du monde, son seul attrait résidait dans le fait qu’Eleonore s’y trouvait également, et que nous partagions la même table, m’offrant ainsi deux heures pour la tourmenter. C’était devenu un sport national chez moi et plus encore, une façon de me convaincre moi-même que je résistais à son charme. « C’est trop banal d’être sentimental ». Je déposai mes affaires sur le bureau en bois avant de m’y installer, attendant sagement qu’elle vienne me rejoindre et que je puisse encore me moquer de sa pauvreté. Car là était l’un de ses rares défauts. Quelqu’un comme moi, marié avec l’argent, n’aurait jamais au grand jamais pu être intéressé par quelqu’un comme elle, quelqu’un dont les parents s’étaient endettés pour lui offrir une bonne éducation, enchaînant les emprunts tandis qu’elle-même travaillait à temps partiel dans un restaurant pour gagner un peu d’argent et se fondre dans la masse. Elle y parvenait d’ailleurs avec brio, car excepté moi, personne ne se souciait de savoir si son porte monnaie était rempli ou non. Elève brillante, amusante, elle était un peu ma version féminine, elle charmait tout le monde, avait un entourage conséquent et surtout un caractère bien trempé. Autant de qualités susceptibles de me plaire. Quinze heures sonnèrent, le cours commença, et toujours aucune trace de ses boucles dorées. Je tapotai mon cahier de mon crayon, nerveux, surpris de la voir en retard, elle qui mettait un point d’honneur à arriver toujours à l’heure. Lorsque la demi sonna, il devint évident qu’elle ne viendrait pas. Peut-être était-elle malade, avec ce vent glacial, cela n’aurait pas été étonnant. Je n’écoutais qu’à moitié les paroles de notre professeur, en pleine explication de l’œuvre de Shakespeare. Lorsque la sonnerie sortit et que tout le monde se précipita pour profiter de quelques minutes de jour restantes, je pris mon temps, rangeant soigneusement mes affaires, avant de me rendre au bureau et de demander d’un ton qui se voulait désintéressé. « Il semblerait qu’Eleonore ne soit pas là, vous voulez que je lui apporte son travail ? » Surprise, elle hocha la tête, avant de me tendre un exemplaire supplémentaire des papiers donnés dans le cours. Je m’en saisis et partis, affrontant le froid glacial, le visage caché dans mon écharpe monogrammée. Une fois dans ma voiture, je mis le chauffage au maximum, soufflant sur mes doigts gelés avant de prendre le volant en direction de la vieille maison d’Eleonore. Mon air confiant sur le visage, je n’hésitai pas à sonner à plusieurs reprises, attendant avec impatience. Elle finit par ouvrir, et je distinguais rapidement les traits tirés par le manque de sommeil, ainsi que les yeux rougis. « Et bien Boucles d’Or, on sèche les cours maintenant ? » fis-je de mon ton narquois. Elle darda un regard noir à mon encontre, avant de me répondre froidement. « Qu’est-ce que tu fais là ? T’as pas eu ta dose de moquerie pour la journée alors tu viens directement à la source ? » Il n’y avait aucune trace de plaisanterie dans son ton, bien au contraire. Mon visage traduisit un semblant de surprise. D’ordinaire elle ne répondait même pas à mes réflexions sur sa pauvreté, se contentant de m’ignorer superbement tandis qu’elle portait son attention sur le cours. Je n’avais jamais pensé que mes moqueries puissent la toucher, quand bien même c’en était le but. « Non. En voisin attentif je suis venu t’amener tes devoirs. Mais vu l’intérêt que tu me portes, je pense que finalement je ne vais pas le faire. Bonne soirée. » répondis-je, tournant le dos et descendant les quelques marches de son perron. Je n’avais pas fait quatre mètres qu’elle m’interpella. Un sourire satisfait égaya mon visage tandis que je me retournais, feignant la surprise. « Puisque tu es là, tant qu’à faire, donne-les moi ces foutus devoirs. » Je revins vers elle, mes mains fouillant mon sac à la recherche des quelques polycopiés. Nos mains se frôlèrent lorsque je les lui tendis, et j’eus l’impression que mon cœur manquait un battement. « Merci ». Elle était sur le point de refermer la porte lorsque je posai ma main dessus, l’en empêchant. Elle lâcha un soupir exaspéré, l’air de me dire quoi encore ?! « Qu’est-ce qui t’arrives ? T’es en piteux état, et même pour toi c’est pas peu dire. » Elle m’adressa un nouveau regard peu amène tandis que j’affichai une mine innocente. « None of your business, et maintenant vas-t-en. » J’obéis et repartis, prêt à rentrer chez moi. Ma curiosité me poussa néanmoins à lui envoyer un message, réellement désireux de savoir ce qu’il se passait. Elle n’y répondit que plusieurs heures plus tard. Mon père vient de mourir et nous sommes tellement endettés qu’aucune banque ne veut nous prêter d’argent, ce qui signifie aussi que je vais devoir quitter l’école. Allez, maintenant tu peux te faire un plaisir de te foutre de moi, je sais que t’en meurs d’envie. Excepté que non, je n’avais aucune envie de rire. Je pouvais être parfois méchant, mais jamais au point de me moquer d’un tel événement. Je me refusais à tenter quoique ce soit avec elle car elle ne satisferait jamais tous mes critères, ni ceux de mes parents, mais cela ne voulait pas dire que de la voir malheureuse me réjouissait. Je finis par la convaincre quelques jours plus tard de se confier à moi, je lui offrais une épaule réconfortante, un moyen comme un autre de pouvoir passer du temps avec elle. Rendez-vous dans un bar, et malgré l’interdiction pour les mineurs de boire de l’alcool, nous sortîmes complètement éméchés, à peine capable de tenir debout, encore moins sans se tenir l’un à l’autre. Et pourtant, malgré les grammes d’alcool coulant dans mes veines, et malgré le fait que je ne me rappelle presque rien de cette soirée, encore moins de nos conversations, il y a une chose que je serais pourtant bien incapable d’oublier, la sensation de ses lèvres sur les miennes pour la première, un baiser qu’elle me vola, prétextant que c’était l’alcool qui lui faisait faire ça. « Tu m’intéresses pas, tu sais. T’es qu’un crétin de gosse de riche, des gars comme toi y en a à la pelle, t’es pas différent des autres. » fit-elle, la voix rendue mal assurée par l’alcool. « Vraiment ? Prouve-le. » répondis-je, suffisant. Son regard pétillait tandis qu’elle m’embrassa à nouveau et qu’à nouveau je me laissais faire. « Pour vivre heureux, vivons cachés. » Nous passâmes un accord, une espèce de pacte, quelques jours plus tard, établissant clairement que notre relation ne devait pas se savoir, puisque de toute façon nous n’étions pas vraiment intéressés l’un par l’autre, c’était plutôt un moyen de faire passer le temps en agréable compagnie, du moins était-ce ainsi qu’elle décrivait une relation où le sexe avait effectivement la part belle. Jusqu’au jour où l’on se rendit compte qu’à force, on faisait tout comme un couple, nous étions un couple et il n’y en avait que deux pour ne pas le remarquer, nous. La révélation ne choqua personne, excepté mes parents, outrés que je puisse m’intéresser à quelqu’un comme elle. C’était plutôt ma mère qui le vivait mal, mon père lui s’en moquait éperdument. Ce qui ne m’empêcha pas de m’afficher au grand jour avec sans aucun problème, et notre relation devint officielle le 18 mars 2007.

❝ Come up to meet you, tell you I'm sorry, you don't know how lovely you are. ❞


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16 novembre 2007, Londres.
"I see signs now all the time that you're not dead you're sleeping. I believe in everything that brings you back home with me." « Toutes mes condoléances, Cecil. » Le regard masqué par des lunettes de soleil, je me contentais d’un vague hochement de tête, ne daignant même pas répondre à l’inconnu qui venait de me parler. Je regardais la cérémonie sans rien entendre, comme si mon corps était complètement déconnecté de mon esprit, à moins que ce ne fût moi qui m’obligeait à agir de la sorte. Et puis vint le moment où je me repris, tandis que j’observai le cercueil descendre plus bas, et encore plus bas, enfoncé deux mètres sous la terre où elle reposerait, son visage éternellement candide. Sa mère déposa une rose, avant que la terre brune ne soit balancée sur elle, la cachant définitivement à nos yeux rougis par les larmes. Excepté que je ne pleurais pas. Je n’avais pas pleuré, pas une seule fois, depuis qu’Eleonore avait cessé de respirer. Pleurer, c’était pour les gens qui n’avaient rien à se reprocher. Pleurer, c’était passer pour une pauvre victime. Moi je n’étais pas la victime, j’étais le meurtrier. Le moment vint où je dus parler. Je comptais parmi les personnes les plus proches d’elle, aussi semblait-il parfaitement naturel que je m’avance pour déclarer à quel point elle me manquerait. Au moment de m’avancer, je fis l’exact contraire, restant à l’endroit où je me trouvais, face aux regards interloqués des autres personnes venues à l’enterrement. Je les méprisais, tous, presque autant que je me méprisais moi-même et de toute façon, aucun mot n’aurait pu être suffisant pour décrire l’immensité du vide m’habitant. A la fin de la cérémonie, sa mère se dirigea vers moi, me serrant dans ses bras comme si j’avais été moi-même son fils. « Ce n’était pas ta faute, Cecil. Je sais qu’elle te manque autant qu’elle me manque, tu es le seul à pouvoir comprendre. » Je la pris dans mes bras, inspirant longuement. Qu’elle me pardonne et me force à ne pas culpabiliser eut l’effet inverse. Au lieu de me sentir soulagé qu’elle ne m’en veuille pas, je me sentais encore plus mal, si cela était possible. A ce moment précis j’étais vide, de toute émotion, de tout souvenir, je n’étais plus qu’une carcasse décharnée que toute humanité avait quittée. L’ombre de moi-même. Et je me remémorais chaque instant avec une acuité oppressante.

The A Team by Ed Sheeran
12 novembre 2007.

❝ It's too cold outside for angels to fly. ❞
Une soirée, une banale soirée organisée par des personnes de notre lycée. Il aurait été impensable de ne pas y aller, et pourtant Eleonore refusait de s’y rendre, prétextant qu’elle avait beaucoup de devoirs, que de toute façon ce n’était qu’une bande de cons dont elle se foutait éperdument. Pourtant, au bout d’une heure à m’acharne pour la faire changer d’avis, j’obtins ce que je voulais, comme toujours. Nous irions. Et pour la satisfaire nous ne rentrerions pas tard. Soirée déguisée avec pour thème les années 60, nous passâmes notre week-end à faire les magasins pour trouver comment nous déguiser. Lorsqu’arriva le soir de la fête, elle m’imposa de ne pas la voir tant qu’elle ne serait pas prête, m’arrachant un sourire tant elle prenait ça au sérieux. Elle finit par descendre les escaliers, sa robe de baby-doll que l’on aurait cru créée pour elle, rouge à lèvres écarlates, comme toujours,  mais le reste n’était que discrétion. L’excentrisme n’était pas son truc, c’était fait pour celles qui n’avaient pas assez confiance en elle, disait-elle. Lorsqu’on était sûr de soi, on n’avait pas besoin de se faire remarquer. Elle marquait un point. Si elle était plus somptueuse que jamais, moi en revanche j’avais l’air d’un complet idiot, avec une chemise à motifs douteux, un pantalon qui me donnait l’air d’un sans-abri, j’en passais et des meilleures. Il n’y avait rien de bien dans les années soixante. Excepté les Beatles, peut-être. Je pris sa main pour l’aider à descendre les escaliers. « Tu es… éblouissante. » fis-je, pour une fois sincère. Elle se mit à rougir, avant de faire un vague geste de la main, du genre oh arrête. Elle descendit la dernière marche avant de déposer à la commissure de mes lèvres. « Je voudrais bien te retourner le compliment mais t’es plus marrant qu’éblouissant dans ta tenue ! » Elle eut droit à un regard boudeur avant que je ne passe à autre chose. Vingt-deux heures trente. La soirée battait son plein et même pour l’éternel insatisfait que j’étais, je devais admettre qu’elle était réussie. Peut-être était-ce du aux sept shots que je venais d’enfiler à la suite, je n’étais plus tout à fait sobre, tout me paraissait donc mieux qu’à l’ordinaire. J’observai Eleonore, en train de discuter avec ses amies, éclatant de rire à intervalles régulières. Elle semblait s’amuser, c’était bon signe. Peut-être même accepterait-elle de rester plus tard. Etant son chauffeur, vu qu’elle n’avait ni permis ni voiture, la ramener avait été une de ses conditions pour venir. « Pas cap d’enchaîner encore cinq shots ! » suggéra une vague connaissance. Je le toisais, rempli de mépris. S’il y avait bien une chose qu’il ne fallait pas me dire, c’était que je n’étais pas cap. J’étais cap de tout, et je le lui prouvais en joignant le geste à la parole, enchaînant les cinq autres shots. Vingt-trois heures trente. J’avais fini par perdre le compte de mes boissons, et mon taux d’alcoolémie était bien trop élevé pour conduire, ce qui ne me posait aucun problème, dans la mesure où je connaissais le chemin pour l’avoir fait des dizaines de fois, et que j’avais souvent conduit malgré l’alcool dans le sang.color=rosybrown] « On peut rentrer ? »[/color] murmura Eleonore à mon oreille. J’acquiesçai, l’entraînant vers la sortie, titubant à moitié. Il me fallut cinq bonnes minutes pour me rendre compte que j’essayais d’entrer dans la mauvaise voiture, la mienne se trouvant juste à côté, et elle me regarda, soucieuse. « T’es sûr que tu peux conduire ? » Je hochai la tête, balayant ses doutes d’un geste de la main, me voulant rassurant. On en avait pour quinze minutes, j’étais parfaitement capable de le faire. Une fois installés, elle enclencha automatiquement l’autoradio pour jouer le cd inséré dedans. « She’s a maneater, make you work hard, make you spend hard… » chantonna-t-elle, tandis que je la regardais, moqueur. [color=cadetblue« Ca te résume bien ça, hein ! »[/color] fis-je, et elle me tira la langue pour toute réponse. Je secouais la tête, dépité, avant de me reconcentrer sur la route, rendue peu claire avec le brouillard anglais. Eleonore posa sa tête sur mon épaule et il me fallut toutes mes capacités pour empêcher mon regard de se troubler. La chanson changea. Maybe I’ve been here before, I’ve seen this room and I’ve walked this floor, I used to live alone before I knew you. “Attention !” cria-t-elle tandis que je redressai mon regard. Sans m’en rendre compte, j’avais dévié de ma trajectoire, me retrouvant sur la voie de droite, la voie inverse. Le choc fut inévitable, la voiture en face n’eut pas le temps de freiner et la mienne enchaîna ce qui me sembla être un millier de tonneaux, nous embarquant dans le fossé, puis plus loin. Il me fallut plus de deux minutes pour reprendre conscience. Mon airbag venait de me sauver la vie, et malgré quelques blessures, j’étais sain et sauf. Mon premier réflexe fut de regarder le côté passager. « Eleonore. Eleonore…» appelai-je d’une voix faible. J’attendis la réponse, qui ne vint jamais. Les secours n’arrivèrent que quinze minutes plus tard, quinze minutes trop tard, même. L’autre voiture n’eut que la carrosserie d’abîmée, un vrai miracle. Les pompiers extirpèrent Eleonore de l’habitacle tandis que je me précipitai à côté d’elle, avant que l’un d’eux ne me retienne, m’obligeant à rester calme car je pouvais peut-être avoir une commotion. Foutaises, j’étais en parfaite santé, contrairement à elle. Il finit par me laisser me rapprocher. Excepté quelques égratignures, son visage parfait était resté identique, candide et innocent, comme toujours. Son corps en revanche donnait l’impression d’avoir été mutilé. Elle fut déclarée morte dans l’ambulance, mais en réalité elle devait l’être déjà bien avant. Morte sur le coup. Je ne me souvins que très mal du reste, l’hôpital, mon examen par un médecin, son corps sur un brancard tandis qu’ils tentaient une dernière fois de faire battre son cœur, moi, la tête dans mes mains, me forçant à y croire et à ne pas hurler. Les questions, comment tout cela était arrivé ? Et puis l’arrivée de sa mère, incapable d’être comme moi, hurlant, se débattant pour qu’on la laisse voir sa fille avant de me voir moi, et de courir dans ma direction. « Cecil, elle va bien hein, dis-moi qu’elle va bien ! » me supplia-t-elle. Mon regard lui donna sa réponse et elle s’effondra en larmes à côté de moi. On nous autorisa à lui dire au revoir seulement trois heures plus tard. Mon état d’ébriété resta secret pour sa mère, je n’aurais jamais eu le courage de lui avouer que je venais de tuer sa fille parce que j’avais trop bu. On me prit en charge assez tard pour que l’alcool ait le temps de redescendre à un niveau normal et aucune charge ne fut retenue contre moi. On me laissa simplement rentrer chez moi, en taxi. Et je passai la nuit la plus longue de toute mon existence, à y penser, y repenser, sans m’arrêter une seule minute. Je n’arrivais toujours pas à pleurer.


« Lilith, il faut que je vous avoue quelque chose. C’est entièrement ma faute. J’avais trop bu et j’ai perdu le contrôle du véhicule. » Elle fronça les sourcils, tentant d’analyser la part de vérité dans mes dires et je sentais la culpabilité m’envahir à nouveau, nouvelle vague de haine contre moi-même. Elle ne demanda pas plus d’explications, se contentant de me dire de ne plus jamais chercher à contacter qui que ce soit. Par respect pour elle, c’est précisément ce que je fis, ne cherchant jamais ni à la revoir, ni à prendre de ses nouvelles, tout ce qui comptait c’était de m’éloigner de cette foutue famille, d’Eleonore, de ma putain de culpabilité et alors que ce genre de cauchemar aurait rendu humble n’importe qui, je devins quelqu’un de méprisable et méprisant, véritable connard en puissance. Cela ne se fit pas du jour au lendemain, mais progressivement. Jamais violent, toujours doucereux, mielleux, je fomentais d’odieux complots pour torturer l’esprit de mes camarades avec un plaisir non dissimulé. Les punir, c’était me punir moi-même aussi. Mes notes restèrent excellentes, et la pitié des gens pour ce qui était arrivé finit par s’évaporer, au point que moi-même je finisse par croire que j’avais enfin tourné la page. Egoïste, égocentrique, je mettais en avant ces caractéristiques, et à force de vouloir l’être, je finis par le devenir complètement. Les qualificatifs à mon égard ne manquèrent pas. Salaud, connard, odieux personnage, briseur de cœurs, insensible, menteur, manipulateur, machiavélique, arrogant, enfoiré de première, assortis à des je te déteste, je te déteste, putain ce que je te déteste, de la part de dizaines de filles dont je me jouais, diable caché sous une bouille d’ange. I didn't care that she'd do anything for me, I didn't care that she would sell her soul to serve me. And as the tears fall from the corners of her eyes, I walked away, I walked away cause I'm the bad guy, I am the bad guy.






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Evey Rhodes
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MessageSujet: Re: cecil allen-eastwood (joseph morgan)   cecil allen-eastwood (joseph morgan) EmptySam 9 Déc - 18:31

Histoire
▬  Was that an earthquake, or did I just rock your world ? ▬




cecil liam heathcliff reagan cooper

i am the bad guy .♥. « Est-ce mon visage, ma peau si finement grainée, mon air suave ? Est-ce mon allure, est-ce la grâce anglo-saxonne de ma cambrure ? Est-ce mon sourire ou bien l'élégance distinguée de mes cachemires ? Quoi qu'il en soit, c''est moi le plus beau du quartier. Mais prenez garde à ma beauté, à mon exquise amabilité. Je suis le roi du désirable et je suis là indéshabillable. Observez-moi, observez-moi de haut en bas, vous n'en verrez pas deux comme ça.  » ▬ carla bruni ;; le plus beau du quartier.


- PART III -

cecil allen-eastwood (joseph morgan) Tumblr_m08h2aWEBI1rpixtxo1_250
❝ Il a l'air d'un ange mais c'est un diable de l'amour. ❞
Assis à mon bureau, je noircissais des pages et des pages d’un vulgaire cahier. Ecouteurs dans les oreilles, je ne prêtai pas attention à l’entrée du paternel dans ma chambre, avant que sa voix grave ne m’interpelle. « Il faut qu’on parle. » S’il y avait bien une chose à savoir, c’était que ce genre de phrases était mauvais signe. Depuis quelques temps déjà, la vie familiale avait tourné au chaos, la faute aux deux enfants, dont les projets de vie déplaisaient fortement aux parents. Mon frère avait décidé de s’enrôler dans l’armée. Stupeur et tremblement chez les Allen-Eastwood, on était loin de l’idéal prévu par le paternel. Ma mère s’était mise à pleurer en apprenant la nouvelle tandis que je m’étais contenté de lancer un regard perplexe à mon frère. Je n’étais pas au courant. Et d’ordinaire j’étais toujours au courant de tous ses projets. La discussion vira à l’engueulade, à coups de mais tu n’as que 16 ans, tu ne vas pas compromettre un brillant avenir pour aller faire la guerre, ça ne va pas la tête, il en est hors de question. S’ils avaient déjà du mal à encaisser la nouvelle, apprendre que je comptais partir aux Etats-Unis faire mes études de sport avait achevé de les mettre en rogne. Et j’eus le droit au sempiternel tu ne seras pas un grand sportif, parce que ce n’est pas ce que j’ai prévu pour toi. Depuis plusieurs semaines déjà, nous étions en guerre froide, mon frère et moi contre mes parents, et tout était prétexte à déclencher de nouveau leur colère. J’avais pris la décision de postuler aux meilleures universités des Etats-Unis, avec le prestige de mon nom, mes excellents résultats scolaires et mon talent indéniable au football américain, les chances de me voir refusé étaient particulièrement faibles. Mon père avait toujours rêvé de me voir prendre sa relève, et je n’avais jamais daigné préciser que ce ne serait pas le cas, parce qu’être médecin ne m’intéressait pas outre mesure. Je levai mon regard vers mon père, enlevant mes écouteurs. « Je refuse que tu fasses des études de sport. Ce n’est pas négociable. Mon fils ne deviendra pas un de ces crétins bourrés d’hormones dont le seul mérite est de se bastonner sur un terrain devant des milliers de personnes. Il en est hors de question. » Je soupirai, levant les yeux au ciel, avant de reporter mon attention sur les pages du petit cahier, noircies par l’encre. « C’est trop tard. J’ai été accepté à Berkeley et je compte bien y aller. » répondis-je, indifférent. Les heures qui suivirent furent calamiteuses, réprimandes, menaces, colères, j’eus le droit à tout, avant d’arriver à un semblant de compromis. Je pouvais aller à Berkeley et il était d’accord pour payer mes frais de scolarité, à l’unique condition que le sport ne reste qu’un loisir et que j’étudie la médecine. Là encore, après moult compromis, je finis par lui faire accepter des études de médecine sportive, un habile moyen de combler nos deux attentes. Aussi mon cas fût réglé, non sans mal, mais plutôt rapidement, à l’inverse de mon frère, en pleine rébellion, qui refusait un quelconque compromis, décidé à aller servir son pays en Afghanistan. Mes parents n’acceptèrent que bien longtemps après mon départ, à l’unique condition qu’il finisse d’abord ses études. Ils avaient beau se montrer sévères avec nous, il n’en était pas moins facile de leur imposer nos désirs. Surtout à ma mère, qui plaidait ensuite habilement notre cause auprès de mon père. Berkeley. Rien que le nom et son prestige me laissaient rêveur. Ils avaient en outre l’une des meilleures équipes de football universitaire du pays. Et je quitterais enfin mon pays natal, ma ville et son brouillard, les gens stressés, et surtout l’ombre d’Eleonore qui ne me laissait toujours pas tranquille. Un nouveau départ. Précisément ce dont j’avais besoin. Et en outre, un nouveau terrain de jeu pour exercer avec délectation mes talents de manipulateur.

Trois mois plus tard, je prenais l’avion, j’emménageais sur le campus et rejoignais la confrérie des sportifs sans aucune difficulté, ma prestation m’assurant mon entrée. Nouveau terrain de jeu, nouveau Cecil. Let the game begin. Mes deux années là-bas furent une promenade de santé, et je trouvais même un certain plaisir à étudier la médecine, sportive. Mon charisme et mon sourire étaient restés intacts et je brisais plus de cœur qu’il ne m’était permis de me rappeler. Mon jeu fétiche ? Prétexter un quelconque intérêt, séduire, et ne jamais leur donner ce qu’elles désiraient. Ma réputation de bourreau des cœurs ne tarda pas à se faire, et je fascinais les filles autant que je les faisais me détester. J’étais devenu un challenge, à qui pourrait un jour posséder le cœur du diabolique Cecil. Pauvres d’elles, nulle n’en serait capable, après l’avoir donné une fois, vu le résultat probant, j’aimais autant ne pas réitérer l’expérience, d’autant plus qu’aucune fille ne marqua mon attention, elles étaient toutes semblables, avec une manie de se déplacer en bande en gloussant, déclenchant mes rictus méprisants sur leur passage. Ma deuxième année fut marquée par ma montée en grade au sein des Iotas. Franchissant avec brio tous les échelons, je me retrouvais capitaine de l’équipe et dans la foulée président de ma confrérie, un rôle que j’assumais avec un plaisir non dissimulé. Le prestige du président, probablement. Mes notes frôlaient toujours l’excellence, j’étais à la fois adoré & haï par tout le monde, j’avais réussi la mission que je m’étais fixée : me faire un nom, et rendre le Cecil Allen-Eastwood inoubliable. Ce règne prit fin lorsqu’arrivé au terme de ma deuxième année, je reçus un coup de téléphone de mon père. Les formules de politesse ne prirent pas plus de trente secondes et il arriva bien vite au but de son appel. Comme il se plaisait à me le rappeler, je n’étais ici que grâce à son bon vouloir et à ses chèques, mais tout avait un prix. Et le prix à payer, pour ma part, était d’accepter un stage dans le cabinet de l’un de ses confrères à Los Angeles, s’étalant sur une durée de deux mois, avec possibilité de le reconduire si ma performance était satisfaisante. Contre mon gré, je fus forcé d’accepter son offre, et de quitter Berkeley au sommet de la gloire, pour ce qui s’annoncerait être non pas deux mois, mais deux ans. Je ne me voilais pas la face, sachant très bien que derrière ce stage se cachait en fait le désir pressant de mon père de me voir suivre ses traces. Peut-être espérait-il que je finisse par me découvrir une nouvelle passion en neurochirurgie, ce qui bien entendu n’était pas prêt d’arriver. Si j’appréciais la médecine sportive, c’était uniquement parce qu’elle était liée à ma passion pour le sport. Passer des heures à un stage où je ne ferais rien de concret et où je me contenterais d’écouter un vieux beau en train de trafiquer des cerveaux pour mettre un exemple sur ses théories me paraissait plus proche d’une torture que d’une opportunité. Mais enfin, je n’avais pas vraiment le choix, pour une fois.

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- PART IV -

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21 février 2011, Moscou
Pour la première fois de notre vie, mes parents avaient cédé à une impulsion, eux qui d’habitude ne se laisser jamais guider par leurs envies mais par la rationalité. Depuis toujours, ils rêvaient de partir en vacances en Russie, ce pays froid et fascinant. Ils n’en avaient jamais eu la possibilité, et lorsqu’ils l’avaient eue, ils avaient préféré la sacrifier pour des raisons obscures. Aussi avaient-ils décidé de voyager en famille, un séjour d’une semaine dans la capitale moscovite. J’étais de retour pour plusieurs semaines en Europe et je venais de passer deux semaines dans ma ville de naissance, pause méritée après plusieurs mois d’un stage particulièrement pénible. Mon frère était également rentré, on lui avait accordé la permission de revenir à Londres et sa présence n’était plus désirée en Afghanistan, pour notre plus grand soulagement. Même lui semblait heureux d’être revenu en terrain civil et accueillant, loin des montagnes et du danger afghan. Néanmoins il avait pris grand plaisir à nous raconter les moindres détails de ses expéditions en terrain ennemi, n’omettant pas de décrire avec une précision chirurgicale comment l’un de ses compagnons avait été tué lors d’une mission. Excepté ce genre de détails, il semblait s’être épanoui, et assagi, durant ces deux années passées dans ce pays hostile. La famille enfin réunie, nous partîmes pour Moscou, dans un hôtel de luxe situé près de la célèbre place rouge. Si nos journées se résumaient à des visites dans le froid glacial de la ville enneigée, nos soirées quant à elles n’étaient qu’une suite de beuverie à la vodka, boisson nationale s’il en était, tandis que nous restions fascinés par une nuit qui ne voulait pas tomber sur la ville. Moscou était une ville magique, incroyable, et je prenais plaisir à en découvrir chaque aspect. 21 février. Nous étions en visite depuis plus de 4 jours déjà et tous commencions à souffrir de la rudesse du froid, aussi avions-nous décidé de nous accorder une pause sur la place rouge, dans l’un des nombreux cafés la peuplant. Une fois réchauffés par un café relevé d’un doigt de vodka, coutume locale, il fut décidé que nous rentrerions à l’hôtel. La neige ne cessait de tomber, et aucun de nous n’avait envie de se lancer dans une nouvelle expédition touristique transi de froid jusque dans nos os. Tous, nous acquiesçâmes vigoureusement avant de revêtir nos manteaux hors de prix censés nous protéger le plus possible de l’hiver russe (sans grand succès, malheureusement). Nous sortîmes, nos pieds foulant la Place Rouge, et nous hâtâmes le pas, chérissant déjà la chaleur de notre suite dans laquelle nous allions pouvoir nous prélasser. Nous n’avions pas fait dix mètres lorsqu’une explosion souffla toute la place. D’un coup, ce fut le chaos indescriptible, le rouge se mêla au blanc de la neige, des cris, de la poussière, puis une deuxième explosion, qui ravagea ce qui ne l’était pas encore. Des centaines de personnes se trouvaient là, et toutes, unies par la même peur, firent exactement le même mouvement au même moment : se baisser, les mains sur la tête pour se protéger, et essayer de se cacher quelque part, n’importe quel abri pouvant faire office de protection rudimentaire. Je ne fis pas exception à la règle, entraînant mon petit frère avec moi. C’était bien le comble d’avoir fait la guerre en Afghanistan et de se retrouver encore plus en danger en Russie, un détail que je ne manquais pas de soulever tandis que partout, la foule s’affolait, cherchant à comprendre. Des débris des magasins soufflés par l’explosion, parfois même des corps qui s’entassaient, ici et là, scène macabre, horreur humaine juste sous mes yeux tandis que mon esprit divaguait. La poussière soulevée par la déflagration finit par retomber et alors, je me mis en quête de mes parents, disparus pendant l’explosion. Je les retrouvai enfin, non sans mal, tant ils étaient méconnaissables. Ensanglantés, en train d’agoniser sous mes yeux effrayés par cette vision. C’était tellement grotesque. Je pris le corps de ma mère dans mes bras, tentant d’enlever la crasse sur son visage, lui rendant sa beauté éternelle tandis qu’elle expira son ultime souffle avant de clore les yeux pour de bon. Mon père n’eut pas un sort plus enviable, chaque parcelle de son corps meurtrie par le souffle de la bombe. Je lui clos les yeux moi-même, ne supportant pas de voir son regard apeuré. La logique aurait voulu que je reste là, les larmes se mêlant à la neige écarlate, mais il n’y avait rien à faire. Nous ne pouvions plus rien pour eux, au contraire de dizaines, de centaines de blessés qui hurlaient leur douleur dans un vacarme indescriptible. Blessé à la jambe mais en vie, je boitai en direction de personnes que je pouvais encore aider. Une fois de plus, mon esprit me joua des tours et à travers une vision floue, je crus discerner une personne qui ne pouvait de toute évidence pas être là. Pourquoi fallait-il que je pense à elle dans un moment aussi dramatique ? Je m’avançai encore, tentant de dissiper le mirage se dessinant à mes yeux, avant de me rendre compte que ce n’en était pas un. Blessée elle aussi, comme les autres, couverte du sang de diverses mutilations sur son frêle corps, Tyler Reese Brightside se tenait sous mes yeux.



- FLASHBACK -


Time Is Running Out by Muse
20 septembre 2010, Los Angeles.

❝ I want to play the game, I want the friction. ❞


« Cecil, je te présente ma fille, Tyler. J’imagine que tu dois être un peu seul et perdu dans une grande ville comme LA, je me suis dit que tu apprécierais d’avoir de la compagnie. » Comment expliquer que merci, mais je n’avais pas besoin d’un chaperon et que j’étais assez grand pour pouvoir me débrouiller par moi-même ? Un rictus naquit sur mes lèvres tandis que je toisai ladite Tyler. Une petite blondinette, qui n’a rien d’extraordinaire, si ce n’est un sourire un peu trop large et donc assez effrayant. Elle n’a pas l’air particulièrement bavarde, peut-être est-ce la timidité. Elle est plus jeune que moi, c’est assez flagrant. Elle semble néanmoins ne montrer aucun signe d’ennui, au contraire, me faire visiter la ville semble lui plaire. Elle a de la chance, parce que moi personnellement l’idée ne me plaît pas. Los Angeles, donnez-moi une carte et une voiture et je me débrouillerai, merci. Néanmoins, étant donné qu’il est mon patron, je ne peux me permettre de faire une quelconque réflexion sur le fait que passer du temps avec sa fille ne me fait pas envie. Aller faire les magasins ou se raconter les derniers potins pendant une manucure ne m’emballe pas des masses. Oh, oui, je sais, ce sont des clichés, mais je l’imagine parfaitement faire ça, la Tyler. Alors au lieu de remballer froidement mon interlocuteur, je me contente d’hocher la tête, avant d’adresser un sourire hypocrite à l’adolescente en face de moi. « Je vous remercie, c’est une attention touchante. Je suis certain qu’elle fera un bon guide touristique » réponds-je, de mon air suprêmement blasé. Il acquiesce, avant de repartir et de me laisser seul à seule avec la jeune femme. Très vite, je laisse tomber le visage et les sourires polis, ainsi que ma voix caressante, pour adopter mon arrogance caractéristique. « Que les choses soient claires, je n’ai nul besoin d’un chaperon, encore moins une fille qui doit avoir quatre ans de moins que moi. Los Angeles est une grande ville et je saurai me débrouiller, alors merci de t’être si gentiment proposée mais ton aide ne sera pas nécessaire. Et maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai des choses à faire. » fais-je, avant de repartir vaquer à mes occupations de stagiaire.
Malheureusement l’affaire n’en resta pas là, et contre mon gré je fus obligé d’accepter sa présence insupportable à mes côtés. Mais quitte à devoir faire avec, j’en profitais pour la faire tourner en bourrique, l’un de mes jeux préférés. Pauvre petite Tyler, si jeune et si naïve, incapable de voir que derrière mes manières de gentleman se cachait un véritable démon, sans aucun scrupule. Comme ce jour où partis faire les magasins – tiens, ne l’avais-je pas prédit ? – je l’avais abandonnée aux cabines d’essayage après lui avoir dit que je l’attendrais, pour aller me faire servir un whisky dans un bar de la ville. Il lui avait fallu 3 heures pour mettre la main sur moi, et j’avais passé l’un de mes meilleurs jours. Bien entendu, elle ne pouvait pas se plaindre auprès de son père, après tout, c’était son boulot de s’occuper de moi, si elle n’en était pas capable, ce n’était pas mon problème. Alors elle se contentait de pester et de se refaire avoir encore et encore. Comme lorsque je lui avais promis que l’on irait dans une de ces boîtes à la mode à la cité des anges, lui offrant une fausse carte d’identité lui donnant l’âge de la majorité américaine, tout ça pour l’amener dans un club de strip-tease où ses yeux avaient probablement été choqués pour l’éternité. Mais je pouvais bien lui reconnaître qu’elle avait une sacrée force mentale, car là où beaucoup auraient craqué au bout de deux semaines, elle continua à me suivre dans tous mes mauvais tours, parvenant même parfois à m’arracher un sourire, ou un rire. Elle avait beau être gavante, elle savait aussi se montrer amusante et me distraire d’une façon pas si désagréable que j’aurais pu l’imaginer. Ce qui ne m’empêcha absolument pas de lui jouer d’autres tours pendables, parfois même dangereux, histoire de voir quelles étaient ses limites. Bien évidemment, je n’aurais jamais mis sa vie en danger pour de vrai, mais un petit peu d’adrénaline ne pouvait pas lui faire de mal, pas vrai ? En règle générale, je me montrais désagréable, ce qui n’était pas compliqué étant donné que c’était ma nature profonde. Pas fait pour être gentil, je ne cessais de lui lancer des piques dès que l’occasion se présentait, ne me départissant toutefois jamais de mon calme et de ma voix doucereuse. Elle finit par déclarer forfait au bout de plusieurs mois, estimant qu’elle m’avait suffisamment montré la ville pour que je sois capable de me débrouiller par moi-même. Bénie soit Tyler pour cette étonnante perspicacité. Je récupérai donc une indépendance totale, ne manquant toutefois jamais de me comporter de façon odieuse dès qu’elle se trouvait dans la même pièce que moi. Il faut dire que plus exaspérante qu’elle, tu meurs. Toujours gentille, elle n’avait jamais haussé le ton même après avoir enduré toutes mes épreuves. Bref, je l’avais vite classée dans la catégorie de sans personnalité, et je m’amusais d’elle lorsque je daignais lui accorder un quelconque intérêt pour quitter la monotonie de mon stage. En dehors de cela, je me moquais éperdument d’elle, de sa vie, et je n’avais absolument pas les qualifications nécessaires pour l’entendre discourir sur sa vie, aussi prenais-je un malin plaisir à la couper dès lors qu’elle commençait à évoquer un sujet personnel. Je ne suis pas un psychologue, ma fille, au cas où tu ne l’aurais pas compris, et tes problèmes d’ado boutonneuse me passent par-dessus la tête, soyons clairs. Elle resta néanmoins l’élément le plus marquant de ces mois passés en stage de neurochirurgie. J’ai rien à t’offrir à part des mauvais souvenirs.


- FIN DU FLASHBACK -


« Brightside ? Mais qu’est-ce que tu fous ici ? » soufflai-je à la jeune femme qui semblait tétanisée par la peur, à moins que ce ne fût par la douleur. Elle ne répondit rien, après tout, elle n’avait aucun compte à me rendre, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait ici. Son visage se crispa tandis qu’elle portait ses mains à ses blessures. Malgré mon absence totale de cœur et de compassion, il aurait été cruel de la laisser dans cet état, d’autant plus que pour son plus grand bonheur, mes études de médecine ainsi que mon stage m’avaient permis d’acquérir suffisamment de connaissances pour lui apporter quelques soins rudimentaires. « Reste immobile, surtout ne bouge pas. Je vais essayer de compresser tes blessures pour éviter que tu ne perdes trop de sang. Ne fais aucun mouvement, pas sans que je te le dise et ne parle pas non plus. » Elle resta stoïque, suivant toutes mes indications à la lettre. Je dégageai sa jambe droite, particulièrement abîmée, où se trouvait un morceau de verre. Deux options, retirer le morceau et risquer une hémorragie, le laisser et risquer… risquer je ne savais quoi. Mais il fallait que je me décide et vite. « Il y a un morceau de verre dans ta jambe. Je vais devoir te l’enlever et ça va faire mal. Serre ma main pour ne pas hurler. Ensuite je te ferai un garrot pour ne pas que tu perdes trop de sang et je chercherai de l’aide. Compris ? » expliquai-je en plantant mon regard dans le sien. Elle avait compris. Je lui tendis une main qu’elle sera de toutes ses forces tandis que de l’autre, m’appliquant soigneusement, j’extrayais le morceau, enfoncé bien plus profondément que je ne le croyais de prime abord. J’en avais mal pour elle, à vrai dire. Je la sentis serrer de toutes ses forces, les yeux se fermant, le visage crispé en une grimace trahissant sa douleur. Le tout ne dura que quelques secondes, avant que le sang ne se mette à affluer à la blessure. Je déchirai un morceau de mon jean de toute façon bien trop abîmé avant d’entourer son mollet un peu au-dessus de la blessure ensanglantée. Cela stoppa momentanément le sang, me laissant un peu de répit pour trouver de l’aide. Mes cris ne s’entendirent même pas au milieu des décombres. Les ambulances commençaient déjà à arriver à toute vitesse tandis que partout, les mêmes scènes de chaos se répétaient. Poussière, sang, neige, pleurs, cris, grimaces, terreur et débris. Il me fallut plus de vingt-cinq minutes pour trouver de l’aide, n’importe quel ambulancier capable de foutre la jeune femme dans un brancard et de l’amener à l’hôpital le plus vite possible. Dans un tel manque d’hygiène, elle risquait l’infection si elle n’était pas traitée rapidement. Pourquoi me souciais-je d’elle plus que d’autres ? Je n’en savais rien. Probablement parce que je la connaissais. Et pour une fois, pour une rare fois, je ne m’étais pas montré odieux comme j’en avais l’habitude. Le moment ne s’y prêtait définitivement pas.

23 février 2011, Moscou.

Depuis deux jours, on ne parlait plus que de l’attentat meurtrier qui avait fait au moins 20 morts et plus de 70 blessés d’après les dernières estimations. Mais il restait probablement des personnes coincées sous les décombres, aussi le bilan n’était-il que provisoire. « Nous pouvons d’ores et déjà affirmer qu’il s’agit d’un attentat criminel à la voiture piégée. Nous menons une enquête pour trouver les criminels responsables… » Je décrochai mon attention du téléviseur où les mêmes images passaient en boucle. J’étais assis sur l’un des fauteuils de l’hôpital de Moscou. Quelques heures plus tôt, on m’avait demandé, avec mon frère, d’aller identifier les corps de nos parents, épreuve douloureuse mais néanmoins indispensable. A présent, celui-ci dormait à moitié à côté de moi, mais j’étais incapable de fermer ne serait-ce que les yeux. Malgré l’épuisement, je n’arrivais pas à dormir. J’avais passé ces deux derniers jours à me rendre le plus utile possible, en aidant les médecins, les ambulanciers. J’étais un miraculé, à peine quelques égratignures. Oui, un vrai miracle. Si l’on exceptait le fait que je venais d’un coup de perdre mes deux parents, donc mes deux repères et que je n’avais plus aucune idée de ce que j’allais faire de ma vie. Depuis le début de la matinée, je me trouvais à l’hôpital, enchaînant les allers-retours. Les médecins m’ordonnaient dans leur langue barbare de rester tranquille et de ne pas les déranger, et j’avais envie de leur crier que je faisais des études en médecine et que je pouvais aider, là où il manquait des docteurs, mais en vain. La seule chose que l’on m’autorisait à faire c’était d’aller au chevet des blessés, et de regarder l’infirmière travailler. Formidable. Je me sentais inutile. La seule personne à qui j’avais rendu visite ces deux derniers jours était Tyler. Je lui avais apparemment sauvé la vie grâce à mon garrot, et elle s’en sortirait sans dommage trop important, avec probablement une cicatrice le long de sa jambe pour seul souvenir physique. Je ne lui parlais pas. De toute façon elle était la plupart du temps endormie. Je me contentais de rester assis et d’observer ses constantes sur les machines. Je ne savais pas quoi faire de moi. Ni de mon frère. Je ne savais pas non plus ce qu’il allait advenir des corps de nos parents, ni même quand nous pourrions rentrer. Bref, nos vacances de rêve avaient viré au cauchemar en à peine 48 heures. « Jace, tu veux un café ? » demandai-je à mon frère qui grommela, encore ensommeillé, m’envoyant gentiment promener. Tant pis pour toi mon vieux. Je me dirigeai vers les machines, me servant un de ces immondes liquides marrons qu’ils présentaient comme un expresso. Bullshit. Je bus une gorgée brûlante, puis une deuxième, avant qu’une infirmière ne vienne me voir, baragouinant quelques mots d’anglais mélangés à sa langue slave. Voyant que je ne comprenais pas un traître mot de ce qu’elle me racontait, elle m’amena directement au but, la chambre de Tyler. Je finis par comprendre qu’elle était réveillée, consciente, et qu’elle m’avait demandée. Je fis mon entrée dans la chambre, m’adossant à la porte, les bras croisés sur la poitrine. « Comment tu te sens ? » demandai-je. « Comme si je m’étais fait rouler dessus par un camion. Mais je suis en vie. » répondit-elle sur le même ton. Un léger rictus se dessina sur mon visage. « Tu m’as demandé ? Que se passe-t-il ? » Elle ne répondit pas à ma question, cette fois, son regard se perdant par la fenêtre de sa chambre, d’où l’on apercevait une petite portion de la Place Rouge, encore envahie par les décombres. « Ecoute, je n’ai pas tout mon temps, donc ou tu me réponds ou je m’en vais sur le champ. » ajoutai-je, commençant à perdre mon calme. Passer dix minutes muré dans le silence dans une chambre avec une blessée n’était pas forcément ma conception de vacances idylliques. Enfin, au point où nous en étions. « Rien. Je voulais juste te remercier. » fit-elle, calmement, le regard toujours rivé sur la fenêtre. « Les médecins ont dit que tu t’étais occupé de moi ces derniers temps. » ajouta-t-elle. Et c’était parti pour le moment mélodramatique de la journée, comme si je n’en avais pas eu assez. Je coupai court à la discussion, reprenant mon air d’indifférence totale. « Ne va pas t’imaginer des choses Tyler. J’ai fait mon devoir de citoyen, t’as eu de la chance que je me rappelle de ton visage, point. Tu voulais me remercier, c’est fait, et maintenant, je m’en vais. » Je joignis le geste à la parole, quittant sa chambre, et finissant mon café au goût amer. Pour un peu, elle aurait presque fini par croire que je pouvais me montrer gentil. Seigneur, tout sauf ça. Je ne revins plus la voir de tout le reste de mon séjour, je ne pris même pas la peine de m’informer de son état de santé. J’avais rempli ma mission, le reste m’était absolument égal et dans l’absolu, j’avais des choses bien plus importantes à régler, comme par exemple les futures obsèques de mes parents. Tyler Reese Brightside n’avait pas sa place dans mon esprit, aussi la gommais-je bien vite de mes pensées.  

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- EPILOGUE -


❝ This is a place where I feel at home. ❞

cecil allen-eastwood (joseph morgan) Tumblr_m08nwrxrJY1r1v5c3o1_500« T’es sûr de vouloir y retourner ? »me demanda mon frère, d’une voix peu convaincue. Nous nous trouvions à l’aéroport d’Heathrow, à Londres, et je m’apprêtai à prendre l’avion en direction de la Californie. Je lui lançai une petite tape affectueuse dans l’épaule. « Au pire, je n’ai plus vraiment le choix » répondis-je en souriant. J’avais décidé de faire mon grand retour à Berkeley. Près d’un an s’était écoulé depuis l’attentat de Russie et la mort de nos parents. Nous avions reçu notre part de l’héritage depuis plusieurs mois déjà, et Londres n’avait plus grand-chose à m’apporter à présent. J’avais envie de retrouver un endroit où je me sentirai dans mon élément, et cette ville ne m’en offrait pas la possibilité. Parmi tous les moments de ma courte vie, Berkeley avait été de loin le meilleur, et l’université, la confrérie et mon rang me manquaient. Cela faisait près de deux ans que je n’y avais pas remis les pieds. Nous étions en janvier, aussi débarquerai-je pour le deuxième semestre, histoire de faire un retour tonitruant, pour les rares personnes qui m’avaient connu à l’époque de mon mandat de président de confrérie. Quant aux autres, ils ne tarderaient pas à découvrir une nouvelle personnalité importante sur le campus en ma personne. Si j’y pensais encore régulièrement, je ne me laissais pas atteindre ni par Eleonore, ni par mes parents, ou plutôt par leur absence. J’avais retrouvé mon cœur de pierre, mon aisance, mon machiavélisme, également, et je me sentais parfaitement prêt à montrer à tout le monde que le grand Cecil était de ceux avec lesquels il fallait compter. Assez d’apitoiement, j’en avais marre de rester à ne rien faire dans une ville qui ne m’avait rien apporté de bon. De toute façon, ils ne reviendraient pas, l’évidence s’était imposée à mon esprit depuis bien longtemps déjà et je n’allais pas gâcher ma vie pour cela. Oui, la vie n’avait pas été particulièrement clémente avec moi, mais qu’est-ce que cela pouvait bien faire. J’étais en vie, deux jambes, deux bras, des poumons, que me fallait-il de plus ? La seule chose à laquelle j’aspirais était de retourner à mon ancienne vie de briseur de cœurs, le rôle dans lequel j’excellais le plus. Sans compter que j’allais pouvoir retrouver mon ancienne confrérie. Je me demandais déjà ce qu’elle était devenue en mon absence. Probablement qu’elle s’était dégradée. Ma mission était simple, me faire remarquer, rester ce même connard arrogant et prétentieux que j’avais toujours été, récupérer ma popularité, mon rôle de capitaine et celui de président de confrérie, séduire, détruire, fomenter de nouveaux complots plus odieux les uns que les autres, rendre dingue tout le monde et trouver toujours plus de distractions. Je continuerais mes études de médecine sportive, en hommage à mon père, dont le cabinet avait été dissous depuis sa mort. Navré Père, mais j’ai toujours été clair quant au fait que je ne reprendrai pas ton rôle. « L’embarquement pour le vol BA4244 à destination de San Francisco va commencer. Merci de vous présenter à la porte 5. » La voix résonna dans les hauts-parleurs. Mon vol. « Et bien frangin, je crois qu’il est temps de te dire au revoir. Sois sage, ne fais pas de bêtises, donne-moi de tes nouvelles à l’occasion, n’hésite pas à venir en vacances à San Francisco. Prends soin de toi. » fis-je tandis qu’il me donnait une accolade tout à fait fraternelle. Un dernier regard avant que je ne m’approche de ma porte, sourire malicieux aux lèvres tandis que je donnais mon passeport à l’hôtesse. Elle me le rendit, et mes pieds me menèrent machinalement à l’appareil qui me ramènerait chez moi. We’re back, we’re back in San Francisco. We’re back and you tell me I’m home.



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cecil allen-eastwood (joseph morgan)

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